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Disques

Frida Hyvönen – Silence Is Wild

FRIDA HYVÖNEN – Silence Is Wild
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FRIDA HYVÖNEN - Silence Is WildLe premier album de la Suédoise était un petit bijou d’une pureté étincelante, si confidentiel qu’il semblait écrit pour le bonheur de quelques privilégiés seulement. En moins de trente minutes, Frida était parvenue, avec sa seule voix et son piano, à ouvrir une brèche entre son microcosme intimiste et une indicible immensité. Elle nous revient aujourd’hui avec un nouvel objet tout aussi miraculeux : éminemment hivernal, "Silence Is Wild" confirme l’étendue du talent de la "Scandinavian Blonde", ainsi que sa faculté à se mouvoir dans de nouveaux paysages sans perdre un iota de personnalité en chemin. La belle témoigne toujours d’un sens aigu de la mélodie et se laisse, cette fois, accompagner par une orchestration gracieuse qui colle à ravir à son univers. Le piano / voix (profonde et cristalline) est toujours au centre de l’architecture mais d’autres vecteurs d’émotion sont venus s’y greffer (percussions, violoncelle, chœurs, synthétiser…). On aurait pu craindre la surenchère mais que nenni ! Chaque intervention est habilement dosée et opportune. Certes, les premières notes décontenancent : je pense au moment où l’on surprend Frida en train de flirter avec la B.O. du très cuculte "Dirty Dancing". Aurait-elle succombé au consensualisme grossier, se dit-on l’espace d’un instant ? Et puis, ouf, on remarque que le titre s’appelle "Dirty Dancing", et d’un coup, cernant davantage l’approche, on ne l’entend plus de la même manière, mieux, on va jusqu’à l’aimer (même s’il s’agit là du moins bon moment). Ce qu’elle est douée cette Frida. Elle excelle dans le rétro sans jamais ne serait-ce que feindre la ringardise. Sans doute pour leur texture sonore, des titres comme "Enemy Within" ou "London!" me font irrésistiblement penser à ses compatriotes d’Abba, une bonne grosse dose de bon goût en plus. Avec l’évocation de "Dirty Dancing" et d’Abba, je me rends bien compte que je risque d’en faire fuir plus d’un (peut-être aussi d’en attirer d’autres au passage qui sait ?). J’invite les déserteurs en puissance à chasser leurs idées préconçues car même – j’ai presque envie de dire surtout – dans ce registre abandonné, la délicate originalité de la géniale Frida Hyvönen fait mouche. Mention spéciale pour le frissonnant "Sic Transit Gloria", capable de toucher les palpitants les plus glacés ; ou encore pour le guilleret "Birds". "Why Do You Love Me So Much" ? Tentez l’expérience et vous le saurez.

David Vertessen

A lire également, sur Frida Hyvönen :
la chronique de « Until Death Comes » (2006)

Dirty Dancing
Enemy Within
Highway 2 U
London!
My Cousin
Science
Scandinavian Blonde
December
Birds
Pony
Sic Transit Gloria
Oh Shanghai
Why Do You Love Me So Much

 

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