Loading...
Disques

Impossible Hair – What Is the Secret of Impossible Hair?

IMPOSSIBLE HAIR – What Is The Secret Of Impossible Hair?
(Autoproduit)

IMPOSSIBLE HAIR - What Is The Secret Of Impossible Hair?Ce sont des choses qui arrivent. On reçoit un disque d’un groupe américain parfaitement inconnu, on le met dans la platine sans en attendre forcément grand-chose, et dès le premier morceau on est captivé. Dans le cas présent, le groupe s’appelle Impossible Hair, l’album "What Is the Secret of Impossible Hair ?" et le morceau en question, "Accidental Claustrophobes". Trois petites minutes de pop à la fois décontractée et nerveuse, guitare rythmique-guitare lead-basse-batterie, un son sec comme un coup de trique (à l’évidence, David Sitek n’était pas derrière la table de mixage) : rien qu’on n’ait déjà entendu cent fois, mais rarement aussi bien. Les treize morceaux qui suivent, sans être tous aussi mémorables, sont du même tonneau, brefs comme chez les Pixies ou Wire première époque, à la fois accrocheurs et légèrement déstructurés.

"What Is the Secret…" est un premier album et en a la fraîcheur, mais on sent en même temps que ces quatre musiciens de Baltimore et Washington D.C. n’en sont pas à leur coup d’essai. Ce que confirme leur bio. Le bassiste au jeu très mélodique, Roman Kuebler, a ainsi croisé la route de groupes pas franchement adolescents comme The Hold Steady, Guided By Voices ou Spoon – et la musique de Impossible Hair doit beaucoup aux deux derniers. Le batteur Sammy Ponzar a des accointances avec Dischord, le label de Fugazi. Le guitariste Jim Glass a joué dans Buttsteak, une formation comparée à Devo et aux B-52’s, qui a enregistré une session pour John Peel. L’autre guitariste, et auteur des chansons, Joe Ryan, est quant à lui un chercheur étudiant l’ADN des anémones de mer, ce qui n’a strictement rien à voir.

De fait, si l’on veut chercher des références pour évoquer la musique du groupe, mieux vaut revenir en arrière. Jusqu’aux Beatles et aux Who, auxquels on peut penser au détour d’un riff de guitare ou d’une harmonie vocale. Le son, épuré, utilisant un minimum d’effets (et toujours à bon escient), rappelle aussi ce qui se faisait il y a une trentaine d’années, la new wave et la power pop US (Cars, Shoes, Motors, voire les Feelies…) et leurs équivalents britanniques. En poursuivant un peu la chronologie, on pourra également citer quelques représentants aussi obscurs que méritants du rock alternatif américain 80’s-90’s : Dream Syndicate, They Might Be Giants, LMNOP, Superchunk ou Hypnolovewheel. Autant dire que pour figurer dans la prochaine pub Converse, c’est mal barré. Encore plus rétro, l’album se termine par une ballade de cow-boys, "My Rifle, Pony and Me". Si elle vous dit quelque chose, c’est que vous êtes cinéphile : Dean Martin et Ricky Nelson l’interprétaient dans "Rio Bravo" de Howard Hawks. Dans leurs meilleurs moments, les Impossible Hair parviennent à être aussi cools que ces deux-là, et ce n’est pas un mince compliment.

Vincent Arquillière

PS : le disque peut être écouté en streaming sur le site de Impossible Hair.

Accidental Claustrophobes
Kettles
Tambourines of Fury
Sister Hand
Find It
Mr. Stephenson
Silver Amplifier
X-Ray Man
Have You Got the Dog ?
The One Legged Man
1959
My Little Brother
Working Days
My Rifle, Pony and Me

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *