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Concerts

Animal Collective – Paris, la Cigale, 16 juillet 2009

ANIMAL COLLECTIVE – Paris, La Cigale, 16 Juillet 2009

Animal on est mal. La dernière fois qu’on avait vu Animal Collective en concert, c’était le 31 octobre 2006, au Nouveau Casino, et on n’en était pas revenu (et d’ailleurs on n’est pas revenu aux concerts suivants) : un concert intense, fou, plein de transpiration. Quatre musiciens fêlés, déguisés en grand-mère psychédélique (Avey Tare avec une robe bleue) ou en Père Fouras étrange (Geologist avec un lourd masque de vieillard vissé sur la tête). A l’époque, le groupe était encore un groupe de rock : Panda Bear aux percussions et aux claviers, Geologist aux machines, et 2 guitaristes. La pop psyché des ex de Baltimore n’en était que propulsée plus haut, appuyée par ces voix haut perchées. Ces harmonies vocales ont depuis fait le succès d’Animal Collective ("Merriweather Post Pavillion", merveilleux dernier album, enchante toujours nos platines). Sur disque en tout cas. Car en concert, la formation, ramenée à un trio, n’en est plus qu’à envoyer très fort ses rythmes tribalo-électro, transformant ainsi le show en un lourd concours de beats. C’était ainsi le cas à la Cigale, ce jeudi 16 juillet.

Animal Collective, par Robert Gil

Surchauffé comme la salle, Geologist, l’homme aux machines et aux machins, hoche la tête en même temps qu’il balance ses "tatapoum", le public visiblement apprécie. Mais où sont passées les voix ? Et les mélodies ? On les distingue parfois vaguement, chouette. Mais rien d’aussi fondamental et subtil que sur disque. En fait, on a plutôt l’impression d’être à Benicassim à une heure peu avancée de la matinée (ou très avancée de la nuit), entouré d’Anglais avinés, enfumés, etc., gigotant devant un pseudo-DJ hard-tek. Et les joints qui circulent dans la salle n’enlèvent rien à l’atmosphère fumeuse de la soirée. On aurait préféré assister à un concert d’un des plus influents, novateurs et importants groupes de rock actuel.

Gravenhurst, par Robert Gil

Ce soir-là, on s’est réconcilié avec les guitares grâce à l’humble Nick Talbot, homme de Gravenhurst, dont la prestation timide (guitare électrique, voix et pédales de distorsion – le gars portait quand même un t-shirt avec l’inscription "Shoegazer") a marqué les quelques spectateurs pas encore occupés à s’hydrater.

Silvio Lung
Photos par Robert Gil.

A lire également, sur Animal Collective :
la chronique de « Merriweather Post-Pavilion » (2009)
la chronique de « Strawberry Jam » (2007)
l’interview (2007)
la chronique de « Feels » (2005)

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