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The Pastels, Tenniscoats – Two Sunsets

THE PASTELS, TENNISCOATS – Two Sunsets
(Domino / PIAS) [site] – acheter ce disque

THE PASTELS, TENNISCOATS - Two SunsetsBien qu’irréparablement associés au mouvement "anorak pop" du milieu des années quatre-vingt, les Pastels se sont toujours défendus d’appartenir à quelque chapelle que ce soit, cultivant leur propre jardin au risque de voir leur trajectoire considérée, avec une pointe de mépris, comme chaotique. Alors que la plupart de leurs compagnons célébrés sur la fameuse cassette C86 du NME ont explosé en plein vol ou n’ont par ailleurs jamais convaincu grand monde, les pionniers écossais ont continué pendant plus de quinze ans à publier parcimonieusement, indifférents aux sirènes de l’industrie musicale et ignorant royalement les innombrables tendances à la mode s’étant succédées de la fin des années 80 au milieu des années 90. Certes, depuis 1997 et la sortie de leur quatrième LP, "Illumination", les piliers du groupe, Stephen McRobbie et Katrina Mitchell, n’ont publié qu’un unique disque dont le contenu s’avère véritablement nouveau : la bande-son du long-métrage "The Last Great Wilderness", en majeure partie composée de pistes instrumentales, d’une qualité par ailleurs plus qu’honnête. Préférant se concentrer sur le développement de leur label Geographic, le duo a donc délaissé sa propre carrière pour s’occuper de celle de formations indépendantes japonaises, dont ces méconnus Tenniscoats. Si vous avez eu l’occasion de jeter une oreille sur "Temporacha", leur précédent disque, ou sur le plus ancien "We Are Everyone", vous ne serez guère étonnés d’une telle collaboration, Tenniscoats étant une sorte de cousin nippon de Belle & Sebastian, totalement dévoué à la cause Twee pop jusqu’à parfois en incarner la caricature.
L’album s’ouvre, comme "The Last Great Wilderness", sur une piste atmosphérique agréable et anodine, immédiatement reléguée au rang d’anecdote dès les premières notes de la touchante "Two Sunsets", que l’on croirait être une piste mise de côté lors de l’enregistrement de "Up For A Bit". Saya, gracile chanteuse des Tenniscoats, y joue la femme-enfant d’une désarmante manière, accompagnée d’un déchirante mélodie à l’harmonica. Une structure pour le moins sommaire, une instrumentation retenue, voire minimaliste, reprise presque à l’identique lors de la chanson suivante, "Song For a Friend", qui se différencie seulement de son modèle par la frêle participation de McRobbie au micro. Ces deux titres donnent une image fidèle du reste de l’album : reposant, rêveur, agréable en dépit d’une créativité limitée et d’un langage musical parfois volontairement restreint. C’est, en grande partie, ce qui fait le charme de ce disque étrange, à contre-courant, d’une exquise douceur, à la fois cotonneux et doté d’un groove impeccable, à l’image de "Sodane", "Yomigaeru" ou "Vivid Youth", parfaite pépite twee composée par Mitchell et Gerard Love, dont les superbes touches de flûte en font un moment d’écoute inoubliable. Loin d’être le come-back de l’année, ni d’apporter quelque nouvelle farine au moulin pop, "Two Sunsets" est un disque toutefois précieux à tous ceux regrettant le silence presque complet d’un des groupes les plus attachants de ces deux dernières décennies.

Julian Flacelière

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