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Yoyoyo Acapulco – The Pleumeleuc Experience

YOYOYO ACAPULCO – The Pleumeleuc Experience
(Kitchen Music) [site] – acheter ce disque

YOYOYO ACAPULCO - The Pleumeleuc ExperienceCes quatre Norvégiens auraient pu faire du ski de fond, et on les aurait peut-être vus à la télévision s’écrouler à la ligne d’arrivée, avant d’aller chercher leur médaille d’or en biathlon. Mais non (quoique je présume peut-être de leurs qualités sur skis), ils ont préféré faire un bras d’honneur à la froideur du climat de leur ville proche de Lillehammer (on reste dans les Olympiades…) et se nommer Yoyoyo Acapulco. Rassurez-vous : ça n’a rien d’un groupe de gangsta-rap venu de la plage mexicaine, mais ça sent quand même bon le soleil, option pop / freak-folk de rigueur.

Et donc, dès le début, le groupe déballe l’armada classique : ukulele, toy instruments, maracas et guitares bondissantes sont au programme, et les mélodies ont ce petit quelque chose d’immédiat qui fait toute la différence. Enjoué (l’absurde et tubesque "Orange") ou décontracté ("Bonzai Tree (The Uncut Kind)"), le groupe distille une bonne humeur contagieuse, qui tient en presque rien, dans la boîte à rythmes déglinguée ("10000 Lovers (pt.II)", "Loot"), les intonations du chant de "Patterns of the Swallows", dignes d’un Lou Reed qui marcherait du côté de la plage, et plus généralement un climat propice à la bonne humeur. Mais Yoyoyo Acapulco n’est pas seulement un groupe léger, et il se tient à un certain niveau de qualité : les mélodies sont toujours impeccables, nerveuses malgré leurs atours mignons. Chacun à leur manière, "Krooked", "The Fund Rug National Anthem" ou "One O One" montrent un groupe adepte d’une pop lo-fi bricolée de qualité, faisant d’un château branlant de jolis morceaux ensoleillés, qui durent rarement plus de trois minutes, où le mot d’ordre est la simplicité, celle-ci se mariant avec une réelle ambition au fil du disque. Ainsi, les Norvégiens n’hésitent pas à étirer le format de leurs pop-songs, à passer la barrière des trois minutes et à changer le climat. Plus sombre ("Strange Word Desire") ou mélancolique ("Winter Games"), les derniers titres conservent le ukulele et y ajoutent des guitares crachoteuses, sur des tempos moins enlevés. Ces morceaux ouvrent ainsi la porte à "OK", très long manifeste lo-fi de plus de onze minutes, qui tient en équilibre sur un petit clavier rachitique, et qui finalement va en grandissant, en s’étoffant, jusqu’à devenir cette espèce de long tunnel mélodique. Plus malin qu’il n’y paraît au premier abord, cette expérience norvégienne mérite qu’on y prête une oreille attentive, pour peu que l’on aime une pop faite de bric et de broc, et au final a plutôt fière allure.

Mickaël Choisi

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10000 Lovers (pt. II)
Bonzai Tree (The Uncut Kind)
Loot
Orange
Patterns of the Swallows
Mexican Wolfgasket
Facial
Krooked
The Fund Rug National Anthem
Strange Word Desire
Winter Games
One O One
OK
Indian Summer

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