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Festivals

Festival Popaganda – Édition 2010 : First Aid Kit, Jonathan Johansson, Belle And Sebastian, Jamaica, Au Revoir Simone, Hot Chip, YACHT, …

Chez POPnews, on aime nager. Dans l’eau chlorée, la plupart du temps, mais, avouons-le ici publiquement, le Grand Chef de POPnews, Guillaume Sautereau, aime se détendre dans la mer Egée… Il fait bon d’être chef parfois… Ce n’est pas le cas de tous ses subordonnés, obligés, comme moi, à s’exiler dans des contrées parfois lointaines et surtout loin du soleil. Forcément, lorsqu’on apprend que le Stockholm indé fête la fin de l’été sur la pelouse d’une piscine en plein air, POPnews se doit de revêtir son plus beau maillot de bain et de plonger dans le tas.

Le festival Popaganda investit donc la piscine d’Eriksdalsbadet le vendredi 27 et le samedi 28 août 2010 pour une grand-messe indie avec des grand noms internationaux et 60% (exactement) de groupes suédois. C’est l’occasion pour nous de découvrir les espoirs nordiques de demain (ou pas).

Vers 14h30, je me rends donc vers l’île de Södermalm, repère bobo et pépinière de la fine fleur indie. Dès la sortie du métro, c’est un défilé de mode en plein air auquel j’assiste : un peu comme si on avait cloné à grande échelle la population grande et blonde du Pop In. Pantalons de toile à ourlets pour les garçons à mèches, robes à pois de rigueur pour les filles. Je récupère bracelet et accréditation et file voir Navet, électro pop girlie à guitare, qui porte bien son nom. Le temps de changer de scène, j’analyse le terrain : nous sommes dans une configuration à peu près aussi grande que la Route du Rock mais avec deux scènes et dans un cadre idyllique proche de celui de Rock en Seine. La pelouse encore verte est agréable, ombragée par endroits grâce à de grands chênes. La piscine olympique est fermée contrairement à ses gradins d’où l’on peut voir l’intégralité des deux scènes. Enfin, un petit bassin de 25 m est à disposition du public mais sur l’ensemble des deux jours, je n’y ai vu que deux fois deux personnes. Dommage. Derrière les gradins de la piscine, parmi les arbres, on aperçoit les jardins ouvriers ainsi que les petites bicoques de vacances d’été des Stockholmois moins fortunés. Idyllique. Et avec cela le soleil est de la partie (comme on dit). Je pense aux Parisiens sous la grisaille de Rock en Seine au même moment.

Bref, First Aid Kit investit la grande scène, soit deux jeunes soeurs suédoises habillées comme des hippies 70’s tendance far west : bottes en cuir, tuniques, nattes, Moog, autoharp, guitare Levin vintage. C’est ça aussi Stockholm. Un peu à l’image du parc en plein air de Skansen montrant l’habitat suédois tel qu’il a évolué depuis 300 ans. On croirait, parfois, que le temps s’est arrêté ici et qu’on vit à l’époque de La Petite Maison Dans la Prairie ou que la Carter Family est toujours numéro un des ventes de singles.

First Aid Kit__First Aid Kit

Honnêtement, je passe un excellent moment avec ces filles fraîches, mélangeant avec brio le meilleur de Joni Mitchell et de June Carter. Tout sourire, elles alternent leurs compositions et les reprises, rendant hommage à leurs lointains cousins d’Amérique Fleet Foxes et leurs compatriotes Fever Ray (échappés de The Knife) avec la chanson « When I Grow up ». Comme quoi, on peut citer Graham Parson et être (toujours) moderne.

A lire sur First Aid Kit :
La chronique de « The Big Black And The Blue« 

Je ne garde pas un mauvais souvenir de This Is Head qui enchaîne sur l’autre scène. Un krautrock louchant parfois vers Roxy Music (peut-être à cause des cuivres). Des sortes de Turzi locaux. Idéal en tout cas à écouter allongé sur la pelouse, le soleil dans les yeux.

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Je fais une pause café et constate avec bonheur que TOUS les stands de nourriture proposent des plat végétariens. Le festival étant accessible au public âgé de 13 ans (et plus bien sûr) et la Suède étant très rigoureuse quant à l’alcool, le bar ou plutôt les bars sont confinés dans une zone spéciale en hauteur, permettant aussi de voir les concerts de part et d’autre. Cette zone n’est accessible qu’après avoir fait la queue (quelquefois très longtemps) et avoir montré sa carte d’identité. Je m’apercevrai vite, plus tard, que l’alcool arrivera quand même à atteindre les plus jeunes…

Une pause pipi dans un cabinet d’aisance de plastique bleu recouvert d’affiches pour le prochain concert de Teenage Fan Club (soit l’endroit idéal) et je vais voir Jonathan Johansson. Ce bellâtre est très attendu par les filles non-alcoolisées de moins de 21 ans et il va mal le leur rendre. Non seulement il leur livre de la soupe pop à synthé hors d’âge et de saison mais en plus, se révèle très désagréable en ne communiquant absolument pas avec son public. Derrière lui, un groupe de requins de scène, dont un guitariste doué portant un charmant T-shirt vintage Suzanne Vega, seule chose digne d’intérêt de ce concert.

Premier groupe étranger de la soirée, Monarchy, annoncé comme un Hot Chip-like par le journal Stockholm City, me déçoit forcément. Ils jouent une électrop pop sans intérêt, tentant de se rendre mystérieux (ou pire : intéressants) en portant des masques vénitiens et des ajouts de tulle. Le chanteur est maniéré et même pas drôle. Trop de sérieux surtout lorsqu’ils jouent des emprunts à « Fade to Grey » de Visage : n’est pas Miss Kittin qui veut.

Entre ces deux concerts, une attraction : la piscine olympique est investie par un groupe féminin de natation synchronisée. C’est bien. C’est exotique.

Autre groupe suédois très attendu : Familjen soit La Famille. Et c’est une drôle de famille que je vois débarquer sur scène. Une famille d’un autre âge. Ou plutôt, les membres de la famille qu’on souhaite plutôt éviter. Ça me fait penser à Senser (oui, ne riez pas) mais qui aurait plutôt des influences dance que techno (oui bon, je sais…). Sur scène, c’est un joyeux bordel : un DJ balance la sauce (« It began in Hassleholmholm ..! holm ..! ..holm ! ..holm ! « ), puis un grand échalas à la Liars (mais rasé) s’agite sur scène, hurle, chante, danse et enfin, régulièrement débarqueront des guests plus invraisemblables les uns que les autres : chanteuse à paillettes, jolie percussionniste à la Chrome Hoof etc… Assez incroyable. Je n’arrive pas à savoir si c’est du lard ou du cochon ni à quel degré on est censé le prendre… La veille, j’avais essayé de trouver les paroles mais pas de lyrics dans le booklet. Peut-être que les paroles sont drôles ?…

[suite]

 

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