ALINA ORLOVA – Café De La Danse – Paris, Lundi 8 Novembre
Quand il est sorti, « Laukinis Suo Dingo » n’a pas fait énormément de bruit, mais depuis, les dieux du buzz se sont penchés sur le disque, et de fil en épingle, la presse féminine s’emballant elle aussi, c’est un Café de la Danse plein jusqu’à la gueule qui accueile l’artiste lituanienne signée chez Fargo.
Sur scène trône uniquement un splendide piano à queue. C’est tout, et cela va se révéler amplement suffisant. Pourtant, sur le moment, j’ai un peu pesté sur l’absence d’au moins un musicien qui aurait pu reproduire, sinon en intégralité, au moins un peu des arrangements des disques (parce que oui, elle a sorti un autre disque dans son pays, « Mutabor »). Mais parfois, il suffit d’attendre et d’entendre, et c’est ainsi que j’ai pu redécouvrir la musique d’Alina Orlova. Si la chanteuse est timide dans sa communication avec le public, elle a fait preuve d’une assurance sans limite pour livrer un set brillant et bourré d’émotion. La simplicité de la configuration piano-voix a du coup fait briller les deux composantes présentes. La Lituanienne a confirmé pleinement l’étendue de son registre vocal, qui brasse absolument tous les domaines avec une simplicité déconcertante, mais toujours avec une émotion et une sincérité palpables. Et le jeu de piano de la belle lui a justement permis ces audaces vocales, tant lui aussi s’est révélé d’une richesse inépuisable : d’une fluidité limpide, passant de l’aérien à la gravité en un clin d’oeil. Il y avait quelque chose de très solennel dans ce concert, qui en une heure et demie, a su arrêter le temps et le monde extérieur pour imposer son univers. Le temps d’un rappel (elle est revenue 3 fois sur scène), elle prolongera cet état de grâce avec un petit instrument de rien du tout, une Kalimba montée sur un petit tambour (merci à un de nos fidèles lecteurs, qui se reconnaîtra), mais toujours avec autant de magie. Brillant, vraiment brillant.
Mickaël Choisi
Photos par Mickaël Choisi
Merci à Virginie
A lire également, sur Alina Orlova :
la chronique de « Laukinis Suo Dingo » (2010)