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Disques

Rubik – Solar

Rubik - Solar

Les Finlandais avaient séduit avec leur album « Dada Bandits », jolie collection de chansons pop explosives, souvent menées tambour battant. La tournée qui s’en était suivie avait confirmé ces belles dispositions, et le retour rapide du groupe s’explique aussi par le fait que le précédent disque datait de 2009. Et c’est un retour en fanfare qu’offre le groupe !

Oui, il est question de fanfare, avec ces cuivres qui entonnent un début d’hymne national, ou quelque chose dans le genre. Puis « World Around You » débarque, ou plutôt déboule, tout en vélocité mais qui montre déjà que Arturri Taira (chanteur et guitariste) et sa troupe ont mis en place quelques garde-fous. Et le risque de perdre l’énergie, leur fraîcheur débridée est balayée d’un coup, dès les premières écoutes et de plus en plus clairement au fil des écoutes. Ces jeunes gens ont « juste » appris à canaliser leur fougue, à simplifier leurs chansons sans leur faire perdre leur richesse, tant mélodique (que de rebonds, de changements de rythme et tiroirs pleins de surprises) qu’instrumentale (les cuivres sont toujours au rendez-vous, avec tout un tas de claviers, de choeurs et une section rythmique au gros coeur). Comme sur « Dada Bandits », le groupe varie les tempos : si les tubes pop se comptent par poignées (« The Laws of Gravity », « World Around You », « Crisis Meeting at the Lyceum » ou le chalupé « Sun’s Eyes »), les Finlandais n’hésitent pas à s’aventurer dans des morceaux plus longs, où ils se permettent bien des audaces, mais aussi développent une forme de gravité, quand les titres ne deviennent pas de longues plages nuageuses, que l’on prend plaisir à parcourir à leurs côtés (« Towers Upon Towers »). Ce changement de ton leur va tout aussi bien, comme s’il était naturel pour nos amis du Nord de passer d’un rôle d’entertainers pop au coeur bien accrochés à celui de distilleurs de mélancolie, voire de crooners (« Not a Hero ») de bon goût. Ils osent même les longues escapades (« Storm in a Glass of Water », « Dark Continent » et leurs format long) où il aurait été simple pour le groupe de se fourvoyer, mais où il réussit fort brillamment à réfréner ses envies sans se renier. Rubik a su éviter les écueils, et la figure de style qu’est le « disque de la maturité » a été exécutée à la perfection. C’est peut-être donc ça grandir : réussir à rester fidèle à ses principes et s’améliorer avec naturel et classe. Sacrés Finlandais !

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