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Disques

TV on the Radio – Nine Types of Light

TV on the Radio - Nine Types of Light

Ce qu’il y a de bien avec la prétention, c’est qu’elle passe rarement inaperçue. Prenons TV On the Radio, commentaire composé sur le nom du groupe ? Bon, rapide : un signal complexe forcé d’utiliser un récepteur impropre à sa splendeur (des images traduites en son), et aussi l’idée d’une perfection impossible à laquelle le groupe va tendre évidemment. Bref, des control-freaks stakhanovistes, soi-disant une décennie d’avance, qui ont très vite été adoubés par la clique arty. Finissons quand même par la musique des petits génies, et voilà le bât qui blesse. Si un serial-killer psychopathe nous avait coincés dans une impasse sombre en nous obligeant à lui fredonner un morceau, même pas !, un air de TV On the Radio, sous peine de nous faire subir les derniers outrages, notre compte était bon ! C’était sans compter sur « Nine Types of Light » qui nous sauve d’une fin certaine. De là à trouver le disque captivant, certainement pas, mais au moins peut-on s’énergiser à l’écoute du direct et très pixiesien « Caffeinated Consciouness » qui recycle sans vergogne le riff de « U-Mass ». Pour le reste, Sitek décentre l’ancrage club à la Scissor Sisters de « Dear Science » encore visible dans certains falsettos de Tunde Adebimpe (sur « Second Song », notamment). On s’étonnera ici ou là de la mollesse informe des tempos lents (« Killer Crane », certainement intense si on l’écoute en coma dépassé). Le point fort est peut-être un abandon partiel des structures gigognes qui jusque là visaient le F de fascinant et atterrissaient, cale sèche, sur le F de foutraque (au moins, une vilaine exception : « New Cannonnball Blues »). N’écoutant que notre courage, et usant d’un masque de protection ainsi que de gants ignifugés, nous sommes parvenus à isoler un second gemme de moindre ampleur, « Keep your Heart » qui actualise le groove blanc de Bowie en tortillant des hanches. Pas mal. Nous passerons par contre comme un zéphyr sur « All Falls Down », et son mille-feuilles vocal (incluant le zozotement et un clone introductif de Andrew Eldritch). Quoi d’autre, au moment de clore cet effort ? Un résumé ? Bon, OK, « groupe autrefois sans intérêt, TV On the Radio commet son premier disque un peu meilleur que quelconque ». Commentaire composé, dissertation, résumé, au moins notre chronique plaidera pour ces épreuves lointaines du Bac Français.

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