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Disques

Marianne Dissard – L’abandon

Marianne Dissard - L'abandon

Marianne Dissard a depuis longtemps fait sien le mélange entre ses origines françaises (du Sud-Ouest) et ses aspirations outre-Atlantique, qui lui valent à la fois de belles critiques dans la presse spécialisée, une présence au SXSW en mars et des collaborations avec des membres de Calexico.  Avec ce second (véritable) album, trois ans après « L’entredeux », elle confirme ses belles dispositions et son ambition de lien musical entre chanson et âpreté rock.

Fidèle à sa volonté de chanter en français (auquel elle mélange parfois l’anglais, voire sur « Almas Perveras » de l’espagnol), la jeune femme crée de suite un univers singulier, où l’on se sent à la fois dans un désert accablé par le soleil, dans un bar miteux et un cabaret sensuel. Les instrumentations ne sont pas sans rappeler Calexico et groupes apparentés, avec des sonorités hispanisantes (trompette, marimba, accordéon) mais jamais clichées. Les mélodies se dressent souvent fièrement, avec un zeste d’assurance, de provocation même, caressantes mais fuyantes, parfois éthérées mais toujours séduisantes. Sans en faire trop, Marianne Dissard se permet de citer Pasolini (sous la forme d’un poème sur « Neige romaine »), swingue sur « The One and Only », chevauche à bride abattue sur « L’exilé » et se fait crooneuse de cabaret sombre sur « Ecrivain public ». Le jeu sur les mots est soigné, pour des textes entre surréalisme et poésie tour à tour onirique ou acide. De sa voix sensuelle, elle déclame des mots qui font parfaitement corps avec un imaginaire qui n’appartient qu’à elle, ce qui rend Marianne Dissard unique, et fait de « L’abandon » une oeuvre au charme certain.

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