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Disques

Câlin- Black Chinese II

Câlin - Black Chinese II

Ce qui pourrait être a priori une bonne blague de potaches n’en est peut-être pas une. Le groupe Câlin, entité échappée de la nébuleuse Rien, avait déjà commis un EP déroutant « Sûrement pas de la harpe » qui m’avait laissé pour le moins dubitatif. J’avoue que la perspective d’ingurgiter un pot entier de Câlin, même à 0%, ne me tentait guère plus jusqu’à ce que… l’on me force, l’on me soudoie (si si j’vous jure, j’ai des preuves !). Grand bien m’en a pris car je m’en lèche encore les babines passée la première impression crispante de régresser à l’ère proto-synthétique de Cerrone et Jean-Michel Jarre. De Rien (le groupe hein !), dans ce projet, il ne reste pas grand chose. Exit les ambiances post-rock inquiètes et les climax longs à venir. Nous voici dans l’urgence, le régressif jouissif, le bal du synthé cheap rendant hommage aux BO des films de John Carpenter ou Dario Argento, le melting popote joyeux où groove disco et rythmiques funky copulent gaiement ! Même les guitares ont choisi d’imiter les ruades guignolesques d’un Van Halen (« Le foot, c’est le pied »). Dit comme ça, effectivement, il y a de quoi avoir peur…

Et bien pas du tout. C’est assumé, dosé et plutôt bien fait. A commencer par un son impeccable, chaud, rond, gonflé à l’hélium mais pas toc, puis des ambiances variées arabisante, planante, gadget, funky, salsa souvent dansantes, voire trippantes. Le sommet du disque, à mon sens, est atteint par « Love Rainbow », une adaptation languide du titre « Love Rhombus » de Lazer Crystal. A moins que ce ne soit ce morceau de funk digital « Robert Wigger  » avec la voix scandée d’Anna Barie (These Are Powers) qui rappelle les mélodies en escalier de Grand Pianoramax. La force de Câlin, comme celle de Rien d’ailleurs, c’est d’avoir toujours su tendre le micro à des vocalistes qui avaient un style, une patte. En allant chercher de l’autre côté de l’Atlantique ce supplément d’âme, les deux fomenteurs de Câlin ont fait preuve d’un goût très sûr. Et c’est peut-être là le fin mot de l’histoire : on peut tout se permettre dès l’instant qu’on sait pourquoi et qu’on a la manière. 

 

Black Chinese (End Titel)

Le foot c’est le pied

Le Club de la Destinée

Robot Wigger

Love Rainbow

Don’t Worry Habibi

Fight (Combat pour l’esthétique)

No Wave No Surf        

Attentif ensemble        

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