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Disques

Tenniscoats – Papa’s Ear

Tenniscoats - Papa's ear

Il est chouette, ce nouveau Tenniscoats. On l’attendait vraiment avec impatience depuis ce moment où ils avaient joué « Baibaba Bimba » dans le bar de Strand, devant un parterre de fans recueillis dont une, qui avait copieusement pleuré pendant cette chanson (moment extrêmement touchant et me rappelant une autre jeune fille, inondant le sol de Mains d’œuvres pendant « 18 » de The New Year, il y a quelques années). Stockholm est une terre d’accueil fertile pour Tenniscoats et ils y ont de solides attaches, à commencer par le label Häpna et leurs amis de Tape. Ensemble, ils avaient livré le très beau « Tan Tan Therapy », incluant la splendide « Baibaba Bimba », qui éclipsait un peu le reste de l’album. C’est donc en trépignant qu’on attendait le nouveau « Papa’s Ear » qu’on pressentait se créer lentement au fil d’une longue gestation qui donna lieu à de fréquentes visites stockholmoises, accompagnées de concerts (miam !). Le résultat est gargantuesque : la fusion Tape/Tenniscoats a bien pris. Si l’accord avec The Pastels était charmant mais exogène, « Papa’s Ear » est bien l’enfant légitime de Tenniscoats et de Tape.

On retrouve la trame Tenniscoats (chant doux et fragile de Saya, accords de guitare de Ueno, quelques claviers, orgues, cuivres et mélodica des deux) et la touche Tape, à savoir la science de l’arrangement efficace et discret, le don pour l’enluminure pop, les percussions travaillées. On sent que les deux groupes ont uni ce qu’ils ont de meilleur et se sont donnés sans compter pour se plaire mutuellement. « Sabaku », sa contrebasse et surtout ses vents, nous réchauffe le cœur comme un soleil d’hiver. La fanfareuse « Tanjobi No Yukan » nous rappelle la filiation Tenniscoats-Maher Shalal Hash Baz, comme une version de luxe et étirée d’un des cent-soixante-dix-sept morceaux de « C’est la dernière chanson ». « Kuki No Soko » joue les berceuses miniatures et nous perd dans la réverb de ses chœurs. Il y a de quoi se perdre aussi dans « Hikoki », rappelant le grand large qu’a pris Johan Berthling avec le récent projet Ohayo. « New Seasons Dead » se permet même de hausser le ton et de flirter avec les envolées presque post pop, toutes proportions gardées. Et puis il y a un tube, imparable, qui vous restera bien accroché quelques jours : « Papaya », son chœur d’or et ses cascades de claviers. Saya a un charme puissant, capable même de faire chanter -en japonais- des Suédois : il s’exprime pleinement dans ce « Papa’s Ear », parfaitement homogène, en tout point tubesque et désormais meilleur album de Tenniscoats à ce jour.

Et comme toujours chez Häpna, la pochette est très belle avec une superbe photo à l’intérieur de la pochette du célèbre parc en plein air de Stockholm, Skansen.

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