Loading...
Concerts

S K R I E T, Strand (Stockholm) le 23 mars 2012

C’est toujours un plaisir de zoner dans Strand et de profiter des canapés en attendant le concert et en écoutant une belle sélection de tubes par Fritz Corner, initiateur de la soirée. Un petit Young Marbles Giants, entre autres, en apéro, est toujours un régal et c’est un titre de Dead Can Dance qui nous appelle à rejoindre la scène, rideau fermé. On enchaîne le gothique 4AD avec un solo de batterie, toujours rideau fermé, qui doit plus à Slayer (gros usage de double pédale sur la grosse caisse) qu’à ce qu’on attend de S K R I E T. Le rideau s’ouvre enfin et le batteur est rejoint par un deuxième comparse à fûts de l’autre côté de la scène, puis un clarinettiste basse, un guitariste-chanteur à costume, et deux musiciennes, l’une aux claviers et l’autre à la basse.

Bassiste de S K R I E T, Strand le 23.03.2012

Le clarinettiste ressemble à un Alexis Taylor d’Hot Chip anorexique et dopé aux hormones de croissance : est-ce vraiment S K R I E T, le groupe dont on avait apprécié et vanté les espaces et les rythmes lents ? Clarinetiste de S K R I E T, Strand le 23.03.2012On reconnaît bien l’instrumentation et les sons mais agrémentés d’une intensité nouvelle et enveloppés d’un magma sonore épais comme un brouillard londonien. En fait, S K R I E T évite l’interprétation au diapason de ses compositions et mute en puissante machine de guerre sonore. Le son et l’air deviennent épais et fournissent un nouvel écrin aux chansons du groupe qu’on peine parfois à reconnaître pour notre plus grand plaisir finalement. La basse est ronflante, contrairement à celle de l’album, le clarinettiste intervient sur chaque chanson, quelquefois avec une calebasse, les claviers habillent les compositions de sonorités nouvelles, rugueuses et finalement le batteur et le chanteur, cœur du groupe, occupant le côté droit de la scène, laissent presque l’exécution de leurs chansons aux autres membres. L’aspect visuel est également bien travaillé avec un jeu de lumières tout à fait en accord avec les compositions : brumes et éclairs.

Batteur de S K R I E T, Strand le 23.03.2012

Conny, le patron de Strand, monte sur scène au bout de quelques titres afin d’introduire en musique S K R I E T et déclarer son amour pour le groupe. On ne sait pas si cela a été répété un peu plus tôt mais l’intervention fonctionne très bien et ne salope pas le début du titre.

Guitariste de S K R I E T, Strand le 23.03.2012

Le son est granuleux, épais, enveloppant, et la guitare acide est rehaussée par les effets. Pendant « Oceandåren », la bassiste laisse son instrument pour cogner sur un baril métallique couvert d’une couverture et qui fera office de gigantesque tom basse. On appréciera la poudre (ou la poussière) répandue sur la couverture et qui créera de délicates volutes après chaque coup. On vérifie également au passage que « Händerna I Munnen » conserve toujours son potentiel tubesque. Le son du concert est tellement surprenant et envoûtant, comme si la musique du désert de « Det Beslutande Organet » avait choisi le second album du Velvet comme axe de relecture, que nous ne voyons pas le temps passer. Les membres du groupe quittent la scène comme des voleurs, un court instant, pour finalement nous gratifier de « Glömska Och Åska », l’ouverture du dernier album venant clore ce concert. Abasourdis et heureux, nous essayons de mettre la main sur le premier album, qui a fourni près de la moitié de la setlist, sans succès (ces Suédois semblent peu faits pour le commerce), en espérant revoir très vite sur scène S K R I E T. Leur chant en suédois leur fermant presque définitivement les portes de l’exportation, on ne peut que vous conseiller, public français, de venir voir ces petits joyaux sur leurs terres.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *