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Disques

Peter Broderick – These Walls of Mine

Peter Broderick - These Walls of Mine

Une page blanche, Peter Broderick ? Je connaissais le nom, mais j’ai écouté sans me douter que j’allais être touché à ce point. C’est simple, la musique quand elle est jouée par Peter Broderick. J’ai été touché, ému. Même s’il y a des couches d’amour, de sons, d’émotions dans ce disque, c’est par un biais un peu décalé que j’y suis rentré : la chanson « Freyr! ». Freyr, c’était le chat de Peter Broderick quand il était enfant, et la chanson est une mise en musique de l’e-mail du père du musicien, qui lui annonce que son chat a disparu. Qu’il allait lui manquer, que c’était un « truly magical cat ». Qu’il partageait de beaux moments avec ce chat. Et c’est bête, mais je me suis dit que je n’aimerais pas recevoir un mail comme ça. En fait, jamais. Mais je l’ai déjà vécu, et ça laisse con, triste et désemparé. Mais Peter Broderick fait jaillir la lumière. En superposant les ambiances, la ligne de guitare en boucle, il fait naître une émotion. Une tendresse, une soul. Parce que les 10 chansons de l’album ne sont jamais que ça : une soul chaleureuse, intime, faite de bricolages électroniques dénués de prétention. Qui prend aux tripes, comme ce « I’ve Tried » déchirant, fait de beatbox, d’un peu de basse, et de cette énorme émotion qui sort d’un texte fait d’amour, de tristesse réconfortante. Peter Broderick touche au sublime, arrête le temps et fait corps avec sa chanson. Qu’il interprète de sa voix d’une douceur exquise. Qui se prête aussi bien au gospel. Oui, il y en a aussi. Sur « Proposed Solution to the Mystery of the Soul », c’est en solo que Peter Broderick crée son église, où subsiste le strict nécessaire. Puis il brouille à nouveau les cartes. Pas par manque de clarté, de cohérence, mais parce que le musicien aime à mélanger les genres, les expériences. Il fait participer ses proches sur « When I Blank I Blank », en leur soumettant la phrase avec toute latitude pour en remplir les vides. Sous forme d’un slam électronica, la réussite est intégrale. Et c’est ensuite qu’il livre la clé pour comprendre sa musique : « There’s a lot of things without a word to describe them ». C’est sur « These Walls of Mine I », et ça résume bien ce chapelet de chansons, où un titre connaît son reflet en version abstract hip-hop : « These Walls of Mine II » répond ainsi aux spoken words de sa version initiale. Et c’est ensuite sur le Danemark (il a fait partie d’Efterklang) que Peter Broderick referme ce disque sensible. Qui parle donc de chats et de canards. Mais de plein d’autres choses. Mais d’une telle façon que j’en reste encore ému et marqué, comme les plus beaux disques le font.

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