Loading...
Disques

Fauve ≠ – Vieux frères, Partie 2

 

Quasiment un an jour pour jour après le premier jet « Vieux frères – Partie 1 » et après une interminable tournée, le CORP (le collectif) livre dans l’urgence la fin d’une aventure qui nous aura particulièrement remué.

Après avoir été pour le moins impressionné par ces compositions pleines de fougue, bancales, maniant avec une belle naïveté une écriture pleine d’audace et de spontanéité prenant une forme assez inédite, réussissant à réconcilier la chanson, le rap et le rock, il était intéressant de voir ce que Fauve ≠ était capable de restituer après le succès commercial que l’on connaît.

Ainsi, c’est « Juillet (1998) » qui introduit et réanime nos espérances d’une France « Black Blanc Beur », décomplexée, flottant au dessus du sol, dans un Paris métissé « cumin, safran et bières renversées » tandis que « Paraffine » remet en ordre de bataille le CORP : passage de scanner, injection d’adrénaline, brainstorming, passage en revue de la troupe depuis le début de l’aventure, tout cela nous donne l’impression d’ouvrir un journal intime dans un bunker. On a comme l’impression qu’ils reviennent de loin, qu’il y avait vraiment la nécessité d’accoucher le plus vite possible de ces deux disques. Ils en tirent une fierté mais restent sur le qui-vive. Le sonar est activé… Peur de la récupération, de l’éclatement ?

Entrecoupé de RAG, sortes de bulles faisant office d’intermèdes, « Vieux frères, Partie 2 » est vif, mené à grande vitesse et sous apnée. « Bermudes », catalogue de situations jalonnées de quidams et de paumés sur une composition assez « Old School » est clamé avec une rage contagieuse, l’une des marques de fabrique de Fauve≠. L’autre étant aussi de nous mettre de sacrés coups dans les tibias pour faire de leur disque une courbe sinusoïdale parfaite oscillant entre la grâce et la crasse comme ce « Azulejos » mortellement sinistre, sorte de protagoniste houellebecquien n’attendant plus rien à l’exception d’un soubresaut le ramenant au niveau zéro. Heureusement « Sous les Arcades » et « Révérence » viennent raviver la flamme et boucler en même temps l’expérience hors du commun qu’a vécue le CORP : ne rien lâcher lors du retour en milieu hostile.

Enfin, pour boucler l’histoire en beauté, « Les Hautes Lumières », hymne hédonique, bouquet final aux arrangements qui portent et à l’écriture ciselée nous fait dire que l’aventure ne peut sûrement pas s’arrêter ici, que Fauve ≠ à l’instar d’une thérapie de groupe ou d’une visite de contrôle aura besoin à un moment ou un autre d’un prochain rendez-vous avec nous. Et comme le dit l’intro de « Sous les Arcades », « Nous n’avons pas tout dit. Loin de là ».

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *