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Concerts

Pépinière-party au Krakatoa, le 06/03/2015

Forcément, il y a du monde. La raison est double, voire triple. A la release-party du nouvel album de Botibol “Murs blancs” s’ajoute la présence de multiples groupes de la Pépinière du Krakatoa, qui leur offre un environnement idoine pour grandir, se développer sereinement. Et comme en plus cette soirée marque le début du mois anniversaire (25 ans, félicitations !) de la salle, cela fait plein de bonnes raisons de s’y presser, et admirer tout d’abord le boulot de l’équipe technique qui a monté une deuxième scène pour que les groupes se suivent sans ralentissement.

C’est au duo Blackbird Hill que revient le délicat exercice de l’ouverture de soirée, avec une belle audience pour les écouter et voir. Batterie, guitare : la simplicité est de mise, les influences forcément apparentes, sans être complètement plombantes. Le choix d’axer sur des compositions directes, un son de guitare gras et une batterie lourde permet de rentrer rapidement dedans, et il apparaît d’ailleurs que ces jeunes gens ont été bien formés car le set est impeccablement bien troussé.

John & the Volta

On tourne la tête à 90° sur la gauche, oh l’autre scène ! Oh, les lumières de John & the Volta ! Rendons une fois de plus hommage à l’équipe du Krakatoa qui n’a pas bâclé cette scène, au son réussi et aux lumières de belle tenue. On pourrait accoler le même adjectif à la prestation de John & the Volta, mais ce serait rester en-dessous de son immense qualité. C’est simple : je vois le quatuor tous les 6 mois environ, et c’est à chaque fois… pas 6 fois mieux, mais la progression est assurément constante. Les influences sont à chaque fois plus larges, mais jamais n’apparaît une impression de collage malheureux : tout est à sa place, c’est fort et subtil, la voix sur le fil de John trouvant toujours la bonne place entre les claviers, la batterie et les guitare(s)/basse (quand il y en a). Il y a du Radiohead, du shoegaze, du krautrock, et s’il serait idiot de bouder son plaisir de (ré)entendre “Paralized” ou “Lover’s Eyes”, chaque nouveau titre enfonce un peu plus le clou : John & the Volta a toutes les armes pour devenir immense, et je pèse soigneusement mes mots.

John & the Volta

A Call at Nausicaa

Hop hop hop, il faut enchaîner, et c’est à Call at Nausicaa que revient la suite de la soirée. Changement d’ambiance radical, le caractère primesautier de ces 5 jeunes gens tranchant notoirement dans le déroulement de la soirée. Auteur d’un EP de belle tenue, le groupe m’a semblé encore un peu timide sur scène, l’aspect mélodique indéniable de ces chansons riches en cordes (violoncelle – violon) aurait mérité un peu d’épaisseur, de celle qui peut venir avec l’expérience (après tout ils sont encore jeunes). Quelques passages, à l’instar de “Waiting for the Sun” ou “Sweet Old Friend” sont des promesses pop-folk qui ne demandent qu’à être encouragées.

A Call at Nausicaa

Botibol

Déjà 3 groupes de vus, alors le DJ Set de JC Sàtan, on ne l’écoutera que d’une oreille distraite pendant la pause, qui voit Botibol prendre possession de la scène avec son dispositif scénique qui reprend les éléments de son dernier album, “Murs blancs”. Parce que oui, même s’il n’a plus l’âge d’être dans une pépinière, le Basque y a traîné ses guêtres, et que la sortie de ce nouveau disque méritait bien un coup de lumière. A ceux et celles qui n’auraient pas saisi l’ampleur du changement à l’oeuvre dans la musique de Botibol (aucun titre de “Born From a Shore” joué), le son tout en guitares peut surprendre. Mais parce que l’on ne se refait pas, on peut pousser ses amplis dans le rouge (ce n’est pas à 11 qu’ils sont, mais c’est fort) sans perdre du sens mélodique qui avait permis au musicien de se faire connaître. Plus proche de Pavement et autres slackers bon ton, Botibol et sa formation font table rase du passé avec des chansons pop qui dérapent, se nourrissent de guitares sales, d’une section rythmique mastoc mais qui s’inclinent toujours devant la voix de Vincent Bestaven. Celle-ci est un fil rouge terriblement solide, dans les rares moments calmes (“Sharks”) comme dans les moments plus gras (“Windy Morning”, “Dancing Animals”, “Jerk”), assurant un équilibre d’ensemble très cohérent. Comme quoi, on peut à la fois changer d’identité musicale et garder des fondamentaux inaltérables.

Botibol

Le courage m’abandonne alors que la soirée doit continuer avec les excellents Be Quiet et Monolithe Noir (nouveau projet d’Antoine Pasqualini – Arch Woodmann). Mais il n’y avait pas de meilleure façon de commencer à fêter les 25 ans du Krakatoa que voir de jeunes groupes commencer à s’affirmer comme ceux de la Pépinière. Car après tout, 25 ans c’est jeune…

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