Unknown Mortal Orchestra surprend encore avec un excellent troisième album qui nous fait souhaiter que son leader continue d’enchainer les ruptures sentimentales.
D’un état de solitude profond lié à une rupture, aux complications liées à l’amour multiple, Ruban Nielson leader d’Unknown Mortal Orchestra semble trouver l’inspiration pour ses albums au sein de périodes sentimentales difficiles à gérer. Pour panser ses plaies, il a préféré pour « Multi-Love » une approche plus pop que pour « II » qui empruntait la voie d’un psychédélisme sombre. Les beats « hip hop » qui ont valu des louanges à Nielson de la part de ses confrères El-P et Questlove sont ici la seule constante par rapport aux deux premiers albums. Les synthés sont mis en avant, le côté soul plus accentué, et le son plus aéré. Cette nouvelle direction séduit dès la première écoute mais cache une réelle complexité des arrangements qui mettent du temps à dévoiler toute leur richesse. C’est le mélange de frustration liée à l’échec amoureux et sa retranscription sous une forme quasi-extatique qui donne surtout son originalité à « Multi-Love ». Les « la la la la » et les synthés joyeux de l’intro d' »Acid Rain » en contraste avec les paroles qui traitent de la fin d’une relation, en sont l’exemple idéal. Cette dualité se décline sous forme de neufs vignettes (pour autant de chansons) aux accents différents. « Can’t Keep Checking My Phone » commence avec une intro cinématique avant d’enchainer sur un groove moite soutenu par une basse disco. « Necessary Evil », sans doute leur morceau le plus accessible à ce jour calme le jeu et nous enrobe avec son accent mielleux et ses trompettes 70’s. Pourtant, à aucun moment, le groupe ne semble perdre son identité.
A l’heure où tellement de groupes attirent l’attention cinq minutes avant de passer aux oubliettes, rares sont ceux qui comme Unknown Mortal Orchestra sont capables de nous pondre des disques audacieux et pertinents à ce point. Certains crient déjà à la mort prématurée de Tame Impala, méfiez-vous les U.M.O. sont bien partis pour récupérer la couronne des rois de l’indie-pop.