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Concerts

Feu! Chatterton au West Rock de Cognac, le 19 novembre 2015

Feu! Chatterton a déjà beaucoup tourné depuis la sortie de leur magnifique et prometteur premier EP, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de les voir sur scène. Ce 19 novembre, quelques jours après les terribles événements qui nous ont tous terrassés, il était important pour moi de reprendre mes habitudes en allant voir un concert. La belle salle du West Rock / Les abattoirs avait revêtu ses plus belles couleurs pour accueillir l’un des groupes qui m’a le plus impressionné cette année. Après quelques mois d’attente entre le EP – qui contenait quand même deux joyaux à savoir, le très accidenté « Côte concorde » et la chaudasse « Malinche » – et l’album « Ici le jour (a tout enseveli) », j’étais donc très curieux de voir leur prestation.

Premier titre et première surprise. Il est assez rare de commencer un concert par une reprise. « Je t’ai toujours aimé » de Polyphonic Size, dans une version langoureuse, introduit à merveille ce concert où le sentiment amoureux sera au centre de la plupart des titres. Droit dans le mille, « Ophélie » jazz-rock parfait, aux relents nougaresques installe une rythmique solide et met en mouvement Arthur Teboul, dans son complet trois pièces, au centre de la scène.

 Feu! 1

La salle est bien pleine. « Ca bien un bien fou d’être tous ensemble » lance Arthur avec beaucoup d’émotion dans la voix. Sans en faire trop – le groupe d’ailleurs n’est pas très bavard et c’est tant mieux – il n’y aura pas de grands discours, laissant la musique faire son effet dans nos cerveaux cabossés. Dans une salle surchauffée, cravate bien serrée, il n’aura pas fallu longtemps pour voir perler le front d’Arthur Teboul qui met, on le savait, beaucoup de sa personne. On ne voit que lui. L’interprétation est parfaite, le jeu de scène, les mouvements saccadés un peu gauche, le jeu de mains, donnent aux chansons une aura particulière. En écoutant « Le vent du léthé » je pense à Tanger et au brillant Marc Gauvin qui savaient aussi faire vibrer, le verbe haut, leurs chansons pour en faire des écrins luxueux.

Feu! 2

 

« Ah tes chevilles…
J’y passerai menottes
Le moment venu
Mais n’aie pas peur
Ce ne sera rien d’autre
Qu’un bijou de plus
À tes pieds »

 

 C’est sur ces mots qu’Arthur Teboul commence « Le pont marie », l’un des plus titres de l’album qui nous aura mis ce soir-là encore un peu plus de baume au cœur. Le son est parfait dans cette salle aux pierres apparentes et à la charpente massive, comme les musiciens ce soir-là qui auront fait un set carré avec des effets particulièrement réussis. Le travail des deux guitaristes qui mettent en place un dialogue musical jusqu’à la superposition sur « Bic Médium » est mené de bien belle manière.

 Feu! 3

« Petit, j’aimais déjà beaucoup les étrangères » balance Arthur pour introduire une version Extended de « Malinche » où le public un peu frileux ce soir-là, on peut le comprendre, aura quand même fini par bouger les hanches. Voilà, c’est plié, bouclé. C’était beau. C’était grand. Ce groupe est énorme. Pas question de mettre France Info sur le trajet du retour.

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