Loading...
Disques

Papa M – Highway Songs

Papa M - Highway Songs

Pour ceux qui y sont restés extérieurs, l’évocation de certains noms rapidement catalogués comme post-rock générera au mieux un intérêt poli pour le genre. Mais pour ceux qui ont forgé une partie de leur histoire musicale avec des groupes comme Slint ou Tortoise, entendre un disque de David Pajo en ce mois de décembre 2016 a tout d’une bonne nouvelle. Il faut dire que ce dernier semblait ne pas aller très fort – tentative de suicide ratée, remplacement éclair de Carlos Dengler d’Interpol – et il est fort probable que ce « Highway Songs » porte en lui les signes d’une reconstruction tranquille, d’un retour aux joies simples de faire des bruits distordus avec une guitare.

Essentiellement instrumentaux, à l’exception du folk-blues sombre de « Little Girl » où l’on redécouvre la voix grave et parfaitement abimée de David Pajo, la plupart des titres de « Highway Songs » font allégrement le grand écart entre les atmosphères guitaristiques : Heavy Metal dissonant avec « Flatiners », Electro abstraite sur « The Love Particle » ou encore fingerpicking précieux pour « Dlvd ». Mais que l’on ne se trompe pas, ce qui pourrait ressembler à des esquisses de morceaux contient là plus d’idées que beaucoup d’autres disques.

C’est avec l’immense « Adore, A Jar » que l’on retrouve certaines ambiances échappées de « Millions Now Living Will Never Die », quelque part entre « Gamera » et « Goriri ». On en arrive même à un point tel où, à force de suffisamment d’écoutes, on finit par connaître par cœur jusque dans les moindres détails chaque inflexion de guitare disséminée au gré de ce morceau.

« Highway Songs » dure à peine une trentaine de minutes, va droit à l’essentiel et fuit la note de trop. Le genre de disque enregistré avec juste une guitare dont on prend chacune de ces compositions pour ce qu’elles sont, à savoir des pièces musicales indéniablement touchantes. Pour qui la musique est un baromètre, parfois une béquille et surtout une entité qui nous accompagne au fil de nos vies, ce disque est probablement un joli trésor caché.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *