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Disques

Midori Takada & Masahiko Satoh – Lunar Cruise

Midori Takada - Lunar Cruise

Les auditeurs séduits par la réédition de « Throught the looking Glass » courront acheter « Lunar Cruise », chez WRWTFWW. Ceux qui ont été rebutés (les pauvres..) par l’atmosphère mystique de(s) la face(s) A mais enchantés par les percussions Reichiennes des autres titres devraient plus facilement trouver leur compte ici et ce, dès l’ouverture Nahm qui tintinnabule sec. « Lunar Cruise » est un grand disque percussif, étiqueté world lors de sa naissance en 90 chez Epic Japan, et qui attendait sa re(con)naissance auprès d’un plus large public aujourd’hui. À la manœuvre, officie aussi Masahiko Satoh, pianiste de jazz, compositeur contemporain et amateur de musiques traditionnelles. Takada et Satoh étaient faits pour s’entendre, notamment, comme l’explique Midori Takada dans les toujours passionnantes notes de la pochette, pour leur approche « il-loyale » de leurs champs d’origine respectifs (le jazz donc d’un côté, de l’autre la musique « occidentale »). « Lunar Cruise » n’est donc pas totalement de la musique contemporaine au sens strict du terme, ni du jazz, ni de la musique traditionnelle, encore moins néo-trad, mais quelque chose naviguant indépendamment et respectueusement, sans piraterie dirons-nous, dans ses eaux-là. Pour les avides de références, il y a un « In D » dérivé de l’œuvre de Terry Riley et d’autres grands noms sont invités comme le saxophoniste Kazutomi Umezu, notamment sur « A Vanished Illusion » en compagnie  d’Haruomi Hosono, ici à la vibrionnante basse, dont on écoute beaucoup en ce moment (sur Youtube notamment) une chouette cassette incluant un titre enregistré pour les magasins MUJI au milieu des années 80 (écoutez ce « Watering Flowers » délicieusement minimal et qui devrait tôt ou tard ressortir dans une belle édition, tellement cet enregistrement est essentiel). « A Vanished Illusion », donc, un truc dont Dead Can Dance devrait être extrêmement jaloux. On s’amuse quelques fois à chercher où est le clavier qui joue tantôt l’ostensible tantôt le caché et on rêverait d’avoir pu assister à ces concerts, notamment sur le continent africain, où Midori Takada & Masahiko Satoh ont commencé à mettre en œuvre leurs idées qui aboutirent à cette croisière lunaire.

Si, comme moi, vous avez un tant soit peu abusé de Led Zeppelin dans votre jeunesse, vous apprécierez certainement les dix minutes du cétacé mais encore trop court « Chang-Dra » sur lequel Midori Takada déploie tout l’art du frappé. Laissez-vous entraîner dans la spatialisation des sons, moins époustouflante que sur « Mr Henri’s Dream » de « Throught the Looking Glass » mais tout de même : quelle flamboyance de rythmes ! Puissance, concentration, finesse.

Voilà j’ai mon quota annuel de gongs (qu’est-ce que je ne ferais pas pour entendre, pour avoir un gong…), de marimbas, de cloches, de bambous, de peaux frappées ou apparentés à la sauce Satoh… Ces rythmes sont à chérir précieusement.

L’édition vinyle, à partir de l’enregistrement en DAT de l’époque, vient avec un CD contenant un titre supplémentaire, « Iron Paradise », presque industriel, avec des percussions tout en matité, qui vient contrairement à l’habitude, ouvrir l’album. Titre peut-être trop ambitieux pour l’époque mais qui vient tout à fait à point pour entrer dans le prolongement de cette réédition.

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