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Disques

Stanley Brinks and the Space Kaniks with Olav Christer Rossebø- Night in the country

Stanley Brinks - Night in the country

« Night in the Country », pourrait être vu (entendu) comme une suite de « Babylon Vibrations », enregistré au printemps de cette année avec The Space Kaniks réduit à la portion congrue (ils semblent s’évaporer ces Kaniks) de Olav Christer Rossebø. Curieusement, c’est mon préféré des deux, même s’il est nettement plus rêche puisqu’André n’y fait que chanter et jouer du chalumeau (celui qui accompagne délicieusement le « On Fire » de Freschard). J’y retrouve même des échos de certaines de mes marottes, dont la musique folklorique médiévale ou du Grand Siècle. Profitons-en, l’occasion est trop bonne pour aiguiller ceux qui aimeront l’intermède musical “Night in the Country”, et plus largement les fans de Dead Can Dance, vers « Le Chant de Robin et Marianne (chansons et motets au temps de Adam de la Halle) » par l’Ensemble Anonymous ou vers « Aux Marches du Palais » par le Poème Harmonique, pour ceux qui veulent remonter un peu plus haut dans la folk, et en français, Dame ! , que Alan Lomax de l’autre côté de l’Atlantique. Mais revenons à nos cabris proto-grecs. 

Stanley évolue entre néo-klezmer (« Lie to me »), calypso actuel (« Modern Times Calypso » – le calypso lui va si bien) et grec moderne (« To Proto poto »… en langue vernaculaire !). Il est amusant d’entendre cette même année Clémence chanter en français et André en grec. L’envie d’entendre André chanter en français est toujours aussi tentante et, un peu, effrayante mais je crois qu’on peut attendre encore longtemps. Contentons-nous donc du grec.

Sinon, on s’amuse toujours autant des jeux de variations, de décalages et de changements avec le pseudo-abandon de vieilles habitudes (« My whiskeys days are gone it’s vodka from now on, now I’m sorry for the harm that I’ve done »). Ici, l’aimée n’est plus Dorothy ni Claudine mais… Eleonore (« Break »).

Plus surprenants, les inattendus yodels (quoique…), sur un titre tout aussi inattendu que « Love O.D », presqu’un galliard ou une song purcellienne, puisque la folk musique de Stanley ratisse large.

Et, comme souvent, il garde le meilleur pour la fin, avec « Hold You qui », malgré tout, raconte l’irruption de l’obscurité et de la mélancolie et son antidote. On imagine fort bien, ce qu’elle donnerait dans son accoutrement de folkeux moderne mais elle n’en est peut-être que plus forte dans sa parade de violoneuse tradi, qui lui donne un air de contre-danse macabre médiévale. On pense à Bergman, celui du « Septième Sceau » bien sûr, mais pas mal aussi à celui de « L’Heure du Loup » et surtout, à celui qui, hors écran, notait ses cauchemars au bois même de sa table de chevet et que les heureux bénéficiaires de la résidence d’artistes de Fårö peuvent sans doute encore lire. Faudrait qu’André et Clémence fassent une demande pour nous dire, cela ferait sans doute un très chouette disque qui rêverait, évidemment, d’ailleurs.

 

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