Les proches du regretté Rowland S. Howard, figure majeure du rock australien disparue en 2009, lui rendent hommage le 8 février à la Maroquinerie, à Paris.
Frère ennemi de Nick Cave au sein des Boys Next Door puis de Birthday Party au début des années 80, l’Australien Rowland S. Howard n’aura pas vraiment connu la même destinée que son compatriote, qui se produira à Bercy dans quelques mois. Mort à 50 ans, en 2009, après des décennies d’instabilité et de lutte contre la dope (sa vie était retracée dans le poignant documentaire “Autoluminescent”, montré il y a quelques années à L’Etrange Festival au Forum des images), ce beautiful loser qui cachait son hypersensibilté derrière une impassibilité de façade aura eu une carrière nettement moins régulière, mais néanmoins émaillée de chansons magnifiques, d’un romantisme sombre et désenchanté. La plus fameuse reste sans doute “Shivers”, écrite à 16 ans et que Nick Cave chanta avec les Boys Next Door. Son jeu de Fender Jaguar unique, bruitiste et dissonant, mais aussi empreint de mélancolie et d’une beauté presque funèbre, aura une grande influence sur tout le rock indépendant, jusqu’à un groupe comme Algiers aujourd’hui (voir ici les témoignages de musiciens tirés d’“Autoluminescent”).
Outre les disques sauvages de Birthday Party, Rowland S. Howard a sorti deux albums solo, “Teenage Snuff Film” en 1999 et “Popcrimes” dix ans plus tard ; deux autres avec son groupe These Immortal Souls (dans lequel jouaient sa compagne Genevieve McGuckin et son frère Harry Howard) ; et diverses collaborations avec Nikki Sudden, Crime and the City Solution ou Lydia Lunch. Si vous arrivez à mettre la main dessus, la compilation rétrospective en 2 CD ou 4 LP “Six Strings That Drew Blood” sortie en 2014 est un bon point de départ, mais comme beaucoup de ses disques, elle est difficile à trouver… On ne peut donc que se réjouir de la réédition ces jours-ci de ses deux albums solo (chez Mute pour l’Europe) pour les 60 ans de sa naissance.
Un anniversaire également fêté par un show tribute “all stars”, joué pour la première fois à Melbourne en 2011, puis en 2013 au festival All Tomorrow’s Parties, ainsi qu’au Melbourne Festival en 2014 pour les cinq ans de l’anniversaire de la mort de Howard. Réuni autour de l’irremplaçable Mick Harvey, le casting en grande partie australien rassemble quelques proches et vieux complices de l’artiste comme Genevieve McGuckin, Harry Howard et J.P. Shilo, personnalité méconnue mais essentielle du rock des antipodes qu’on avait vue en compagnie de Harvey (et de Steve Shelley de Sonic Youth) en novembre dernier aux Trois Baudets à Paris.
Sont également annoncés Lydia Lunch, Jonnine Standish (HTRK), Edwina Preston et, last but not least, Bobby Gillespie de Primal Scream (on ne sait pas trop à quel titre sinon celui de fan, mais on est toujours content de le voir). “Shivers down [the] spine” en perspective, le samedi 8 février à la Maroquinerie à Paris, dans le cadre d’une Gonzaï Night.
Bilan 2020 – Les rééditions – POPnews
[…] manqué de concerts mémorables. S’il fallait quand même en retenir un, ce serait peut-être cette incroyable soirée de février à la Maroquinerie en hommage à Rowland S. Howard qui, outre des musiciens australiens (dont son frère Harry), […]