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Disques

La Colonie de vacances – Echt

On l’attendait avec impatience, La Colonie de vacances sort son premier album. Le super-groupe formé par Electric Electric, Marvin, Papier Tigre et Pneu, qui a déjà fait beaucoup parler de lui pour ses concerts, n’a pas fini de nous surprendre avec ses compositions hypnotiques, progressives et indomptables.

Fort de leurs douze ans de concert à jouer avec quatre batteries, six guitares, quatre synthétiseurs et deux basses, les douze musiciens de La Colonie de vacances se sont enfin dit qu’il était temps d’enregistrer un premier album. Tout est parti de la scène où, peu à peu, Electric Electric, Marvin, Papier Tigre et Pneu se sont mis à jouer ensemble aux quatre coins d’une installation proposée lors d’une tournée en commun. Greg Saunier de Deerhoof ne s’y est pas trompé, il proposera au super-groupe une orchestration lunaire en quadriphonie. Aujourd’hui, ceux qui n’ont pas eu les oreilles pilonnées en écoutant tout ça lors du passage de La Colonie de vacances en plein air à Villette Sonique peuvent se rattraper avec “Echt”, sorti il y a peu sur le label Vicious Circle.

L’album s’ouvre par “L’Amour universel” et sa rythmique qui attaque avec la ferveur d’un commando en première ligne pour se refermer par le tempo resserré et les basses minimaliste de “Fernweh”. Entre les deux, nous aurons droit à un ensemble de batteries assourdissantes, des guitares cagneuses aux distorsions boiteuses jamais en reste lorsqu’il s’agit de triturer la gamme pentatonique jusqu’à l’incandescence. La Colonie de vacances résonne comme jamais dans ce télescopage sonore.

Quelques intermèdes calmes, mais dont la tension n’est pas absente, permettront de reprendre son souffle. Les voix distantes d’Eric Bentz, Eric Pasquereau, Nicolas Cueille et Jean-Baptiste Geoffroy nous racontent des histoires étranges qui dérivent majestueusement. Avec “ZZZ”, “ZZY” et “Spectral”, les arrangements mélangent field recordings, percussions bruitistes, nappes de synthétiseurs atmosphériques et structures étrangement rock. Il nous fallait bien ça pour marquer une pause dans cette course à 150 km/h sur l’autoroute du bruit.

“Echt” se révèle adroitement déstabilisant, en nous immergeant avec force aux frontières du rock électronique et répétitif. Tout est là pour nous rappeler les concerts de La Colonie de vacances, même si le super-groupe teinte ici ses fulgurances soniques par une touche d’abstraction. Un équilibre fragile, mais bienvenu pour ce grand disque polyrythmique.

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