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Sanglots longs pour Tom Verlaine

Triste mois de janvier… Après Alan Rankine, Jeff Beck et David Crosby, c’est un autre musicien extrêmement influent qui nous a quittés. Décédé à l’âge de 73 ans, Tom Verlaine (Thomas Miller de son vrai nom) avait précipité au milieu des années 70 le rock dans une nouvelle ère avec son groupe Television, pilier de la scène du CBGB à New York avec les Ramones, Patti Smith, Blondie ou les Talking Heads. Si Johnny Ramone incarnait un retour, via le punk, aux basiques « one two three four » du rock’n’roll, Verlaine, avec son jeu à la fois fluide et incisif, ses solos inspirés par le jazz mais pas du tout jazz-rock, coulant comme du mercure, représentait pour une jeune génération lasse des plénipotentiaires du blues-rock un nouveau type de
guitar hero, à la fois rétif, détaché et totalement dévoué à sa musique. Sans oublier sa voix étrangement étranglée qui aura sans doute beaucoup inspiré Lloyd Cole ou Lawrence (Felt) à leurs débuts. Difficile sans doute de trouver un musicien dans la new wave, le postpunk ou l’indie rock des années 80 et 90 qui ne l’aura pas admiré.
On a tout dit et écrit sur le morceau fleuve “Marquee Moon” (9’58 sur le vinyle original, 10’47 sur l’édition CD qui le restaurait dans son intégralité, souvent plus en live) et sur l’album du même nom sorti en 1977, saisissant un quartette – Richard Lloyd à la deuxième guitare tantôt rythmique, tantôt lead, Fred Smith à la basse, Billy Ficca à la batterie – en état de grâce. Contentons-nous donc de le remettre sur la platine même si nous le connaissons par cœur, ainsi que ses successeurs “Adventure” (1978) et “Television” (1992) qui, sans atteindre de tels sommets, sont loin de démériter. Dès la (première) séparation de son groupe, peu après la sortie du deuxième album, Tom Verlaine s’était lancé dans une carrière solo à l’impact commercial limité mais d’une qualité constante, régulière dans les années 80, plus sporadique par la suite. Vous retrouverez ici des liens vers les quelques chroniques que nous avions publiées.
Jamais officiellement séparé, Television se produisait de temps en temps sur scène, Richard Lloyd étant remplacé ces dernières années par Johnny Rip. On avait aussi pu voir Tom Verlaine accompagner en concert son amie Patti, souvent placé discrètement en fond de scène.
« This case is closed » (“Prove It”). Mais la musique restera.


Ci-dessous, une playlist Spotify rassemblant des morceaux (studio et live) de Television et de Tom Verlaine solo (tout n’est pas disponible, malheureusement), ainsi que divers titres sur lesquels il est crédité comme guitariste, plus un hommage signé du groupe Alvvays. Des années plus tôt, The Family Cat avait déjà intitulé une chanson “Tom Verlaine” : vous la trouverez en vidéo un peu plus bas, ainsi que l’instrumental “Sleepwalkin’” du guitariste, qui dira sans doute quelque chose aux auditeurs de Bernard Lenoir puisque son émission se terminait souvent sur cette splendeur nocturne.


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