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Interviews

GaBLé – Interview

GABLÉ

GaBlé est un trio caennais foutraque qui manie autant le folk lo-fi que le hip pop avec toujours le même leitmotiv : s’étonner. Je retrouve Gaëlle, Mathieu et Thomas de GaBlé, sortant juste d’un concert dans une prison de Rennes.

Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Mathieu : J’étais aux Beaux Arts avec Thomas et j’ai commencé à faire de la musique tout seul chez moi. Mais ça ne pouvait pas trop sortir de chez moi. Il y a six ans, on a fait le premier concert de GaBlé, on était une dizaine à jouer. Et Thomas et Gaëlle sont restés, et on a commencé à travailler à trois pas longtemps après le premier concert.
Gaëlle : Je joue du synthé et du xylophone dans GaBlé et j’ai commencé la musique avec ce projet-là.
Thomas : j’ai commencé dans un autre groupe avec Mathieu auparavant. Mathieu me faisait écouter ce qu’il faisait chez lui et ça m’a plu.

Si je vous dis que votre musique ressemble à Daniel Johnston ou ce que fait Yoni Wolf, vous êtes plutôt d’accord ?
Mathieu : Ah oui carrément !

Quelle est votre manière d’enregistrer ?
Mathieu : On a la chance de pouvoir enregistrer à la maison. Je laisse le micro en permanence pour choper plein d’ambiances, plein de musique, puis à la fin il ya un tri naturel qui se fait entre ce qui est bien ou pas bien. On enregistre plein de choses et on pioche ce qui nous intéresse et on colle.
Il n’y pas de manière de fonctionner vraiment. Je crois en fait que ce sont les textes qui manquent en dernier même si ça m’est arrivé d’écrire les textes avant.
Gaëlle : En général, c’est quand même Mathieu qui fait le squelette du morceau, toute la partie sampler pour les morceaux les plus électroniques et ensuite Thomas et moi on rajoute nos apports.

A quoi servent les textes, raconter une histoire ou s’adapter aux mélodies ?
Mathieu : Je ne saurais pas dire. Je n’ai pas vraiment envie de revendiquer quelque chose. Il y a des textes super importants comme des textes sur la bouffe… ou des fois des trucs qui ne veulent absolument rien dire.
Gaëlle : Il y a aussi des amis qui nous proposent des textes. Chaque construction de morceau est assez différente.
Mathieu : Je crois que le processus d’écriture est au moins aussi bordélique que notre manière de faire nos concerts. Il n’y a jamais de lignes prédéfinies. L’important est de s’amuser.
Thomas : Au sujet des textes, moi ma crainte est de m’enfermer dans quelque chose. J’essaie de partir dans d’autres directions dès que je vois que ça devient, comment dire, trop sérieux.

Vous ne mettez pas beaucoup de frontières entre les styles.
Gaëlle : Je crois que ça rejoint ce que dit Thomas. On aime plein de choses et on n’a pas forcément envie de se cantonner à faire une chose. Il ya plein de choses très différentes qui nous intéressent et on essaie de bosser un peu comme ça.
Mathieu : Au niveau des enregistrements, ce qui est flagrant, c’est que quand j’enregistre un morceau rock, si dans les 48 heures, je tombe sur un album de hip hop que j’adore, je vais vouloir modifier le morceau dans une optique plus hip hop ou electro. Comme l’album c’est le résultat de plein d’ambiances…
Il y a plein de choses à piocher chez tout le monde.

Mais ce n’est pas trop compliqué à retranscrire, ça, sur scène ?
(rires)
Mathieu : Euh non! On essaie que les morceaux sur scène soient différents que sur cd, sinon ça n’a pas beaucoup d’intérêt.
Gaëlle : Les transitions sont peut être un peu abruptes pour les gens qui écoutent, mais nous, on n’est pas dans le public pour se rendre compte!
Thomas : Moi je suis pour l’abrupt !

Pour vous les Trans, c’est une date importante ?
Mathieu : C’est une date importante. On essaie de montrer vraiment notre musique en priorité. Avec les interviews on se met une sorte de pression qui te fait dire que c’est un live important.
Nous, ce qu’on essaie de faire, c’est de gérer les interviews en parallèle à la musique car ça m’intéresse moins, et continuer à être sur scène le plus vrai possible. Là, tu vois, on a joué à la prison devant une certaine audience puis demain, à l’Ubu, ce sera complètement différent, ça va être des pros tout ça.

Et ça s’est bien passé à la prison ?
Mathieu : Les gens étaient attentifs, pour nous c’était une première, c’était très intéressant.
Gaëlle : Pour moi, c’était aussi important, voire plus, que le concert de demain où on est censés être attendus. Je ne mets pas forcément de pression. Sur scène c’est le même plaisir à chaque fois !

Vous avez fait une tournée en Angleterre ?
Mathieu : En fait, c’était juste deux villes différentes. On a joué à Hull qui a été élue la ville la plus pourrie d’Angleterre puis après on a joué quatre fois à Londres mais les concerts étaient tellement différents les uns des autres que ça aurait pu être dans d’autres villes. C’est notre label, situé à Londres, qui avait organisé ça.
En fait les Trans c’est notre dernier concert, c’est la fin de notre tournée. C’est ça qui est un peu bizarre, nous on est en fin de cycle, on a besoin de refaire de nouvelles choses mais au niveau des professionnels c’est la découverte. On aimerait bien se poser pour voir ce qu’on peut faire. Donc là au premier trimestre 2009, on a envie de composer des nouveaux trucs pour ressortir un album dans très peu de temps.

Propos recueillis par Vincent Le Doeuff.
Photo aimablement fournie par GaBlé.

 

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