Loading...
Disques

Ramsay Midwood – Shoot Out At The OK Chinese Restaurant

RAMSAY MIDWOOD – Shoot Out At The OK Chinese Restaurant
(Glitterhouse / Pias)

RAMSAY MIDWOOD - Shoot Out At The OK ChineseQue ce disque paraisse chez Glitterhouse, label allemand spécialiste des causes américaines perdues (les Walkabouts, Larry Barrett, Terry Lee Hale) est au fond chose normale. Car une fois de plus, les patrons de Glitterhouse ont eu le nez creux en allant repêcher dans le sud profond cette bande de péquenots qui nous délivre un des albums les plus brillants de ce début d’année. 
Ramsay Midwood et ses copains (tous des illustres inconnus même si le batteur Don Heffington a joué sur le premier album séminal de Lone Justice et officie désormais chez Neal Casal) jouent du swamp-rock, la musique du bayou de Louisiane, celle qui fait penser à Tony Joe White, Creedence, au delta du Mississipi et au gumbo. Mais ils le font avec un tel naturel et une telle spontanéité qu’il n’y a aucun passéisme à plonger dans ces chansons comme un alligator sous la vase. Quand on remonte, c’est avec un sourire béat d’avoir dodeliné de la tête sur le violon entêtant de « Spinning on this rock » ou le piano bastringue d' »Esther ». Le banjo, l’accordéon ou l’orgue ne sont jamais des intrus chez Ramsay Midwood, ils parsèment constamment « Shoot out… » de leurs interventions impeccables, accompagnés par une section rythmique qu’on qualifiera faute de meilleure expression de clapotante et servis par un son à la fois rêche, précis et lumineux. Et c’est même le fantôme massif de Leadbelly (illustre louisianais s’il en est) qu’on sent passer dans « Dreary life », qui semble avoir été exhumé des archives de la Librairy of Congress, ou dans « Chicago » qui sonne comme un vieux blues rural électrifié. 
Tom Waits a sorti l’an dernier sur son « Mule variations » une chanson sublime, « Chocolate Jesus », où, entre deux expectorations, on entendait un coq chanter. Ramsay Midwood en a fait lui un album entier. Un disque idéal pour accompagner l’été prochain les premiers rayons du soleil après l’orage.
Jean-Christophe

Dreary Life
Chicago
Spinnin’ On This Rock
Mohawk River
Feed My Monkey
Esther
Waynesboro
Grass’ll Grow
Alligator’s Lament
Heaven’s Toll

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *