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Interviews

Buck 65 – Interview


Buck 65 Au vu de son rap lent et étrange, de ses compositions nimbées séparées en plusieurs mouvements, et de ses réelles qualités poétiques, malines et évocatrices, il est logique que Buck 65 soit affilié à l’écurie Anticon. Il reste cependant l’un des rares, avec son comparse Sixtoo et avec l’halluciné Dose One, à convaincre malgré tout les nombreux détracteurs du label de Sole. Et son génial Vertex pourrait bien être le meilleur à être sorti dans cette mouvance. Après un long et insistant échange d’emails avec sa manageuse, nous avons fini par coincer Buck. L’effort en valait la peine.

De nombreux artistes ont mentionné ton âge, environ 35 ans, comme une de tes spécificités. Ca n’est pas trop vieux, sauf pour un nouveau venu sur la scène rap. En as-tu assez d’être interrogé sur ton âge ? Si non, peux-tu nous dire ce que tu faisais avant Vertex et les Sebutones ? Du hip hop, un autre genre musical, quelque chose de complètement différent ?
Mon âme est très vieille, mais je suis plus proche de 25 ans que de 35. Les gens pensent que 65 est ma date de naissance, mais en fait, c’est mon poids. Je pèse 165 livres. J’ai commencé à enregistrer en 1990, et avant ça, je ne faisais que jouer au base-ball..

Comment et quand t’es-tu affilié à Anticon ?
J’ai commencé à fréquenter Anticon en 97, quand Sole vivait encore dans le Maine, tout près d’où j’habite, en Nouvelle-Ecosse. Quand tu compares la musique que nous faisons, tu comprends que notre rencontre était inévitable.

Mais tu as aussi ton label, 4 Ways to Rock. Tu peux nous parler des autres artistes de ce label (je ne connais que Mr Dibbs) ? Et à propos, c’est quoi les « 4 façons de rocker » ?
La première sortie de 4 Ways a été le premier single des Sebutones, puis un single d’Obscure Disorder. Depuis, nous avons fait des disques avec Moka Only et Governor Bolts. A part Dibbs, c’est tout. Les « 4 façons de rocker » sont les quatres composantes du hip hop : le b-boying, le DJing, le graf et le MCing.

Ton affiliation avec Anticon est compréhensible, vu ton approche du hip hop. Te considères-tu comme un expérimentateur ? Ta musique vise-t-elle à faire évoluer le rap ou est-ce juste ta façon naturelle de faire du hip hop ?
Je considère mon approche comme un retour à ce qui a été fait au milieu des années 80. Mais je me considère aussi comme quelqu’un d’ouvert, qui pense que l’on peut tout faire du hip hop. Je ne pense pas pour autant nécessairement réaliser quelque chose qui n’a jamais été fait. Je veux voir le hip hop avancer, mais je souhaite aussi préserver ses traditions.

J’ai noté aussi des tas de détails amusants dans tes paroles (cette histoire de Jésus téléchargé, ces DJs stupides qui donneraient leur bras droit pour être ambidextres) et tes vers sont souvent étranges et éminemment poétiques (sur ‘Sleep Apnoea’ par exemple). Comment ça te vient à l’esprit ?
Je passe l’essentiel du temps où je suis éveillé à méditer sur les mots, c’est mon obsession. J’adore sculpter les mots. Je considère les mots comme des touches de peinture, plutôt que comme un instrument de percussion, comme certains MC’s. La plupart de mes meilleurs textes ont été écrits dans un état lucide, de transe presque, que je ne peux pas vraiment expliquer. Des fois, je me réveille au milieu de la nuit, et je me mets à écrire frénétiquement. ‘Sleep Apnoea’ a été écrit en cinq minutes, quasiment en écriture automatique. Et je tiens à dire que je n’ai jamais pris de drogues.

A en juger par plusieurs de tes morceaux, tu es un grand amateur de base-ball. C’est un sport peu connu en Europe. As-tu des argument pour nous convaincre à quel point ce sport est grand ?
Le base-ball est un sport qui demande beaucoup de stratégie, mais aussi de la vitesse, de la force et de la grâce. Il y a une grande part de romance et de tradition dans ce jeu.

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