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T – Interview

T.

Le rencontre avec T. était fixée sur la place Stanislas à Nancy, j’avais un peu peur de ne pas reconnaître le bonhomme (qui ne m’était pas encore apparu à visage découvert), alors, je lui avait demandé de s’habiller de façon voyante…Lorsque j’ai aperçu au loin un homme-télé qui se baladait tranquillement sur la place Stanislas au milieu des allemands en short canon-sponsorized, j’ai eu peut-être une petite dizaine de secondes pour savourer ce moment de pure poésie avant de pouvoir saluer mon invité…c’était bien T. accompagné de Régis, l’homme de communication de Vergo.
Le temps pour moi de trouver un coin tranquille à l’abri du soleil et pour T. d’enlever sa panoplie, l’interview pouvait commencer…

Les textes en anglais, l’anonymat de la couverture, ce retrait par rapport à ta création…Pourquoi ?
L’anglais n’est pas un choix par rapport au disque : j’ai toujours chanté en anglais. Je ne me sens peut-être pas la capacité à écrire un beau texte en français et à bien le chanter. Je m’identifie plus à l’anglais qu’au français qui n’est pas dans mes moyens musicaux.
Et en fait, l’explication de la télé, c’est que j’avais écrit des textes pour un personnage et pour ce disque, je me suis dit qu’à la place d’un visuel normal ou d’une photo de moi, ce personnage créait quelque chose de particulier.

Le " Boy with the TV screen head " c’est juste pour B-Category Film alors ?
Voilà, ça n’est pas un personnage charismatique qui reviendra toujours. Ca n’est pas T=TV, la télé représente en fait toute une partie de ma vie adolescente concentrée dans cet écran.

Le principe du concept-album était déjà là au moment de composer les premiers morceaux ?
Je voulais enregistrer ce disque assez rapidement avec les moyens du bord, et cette urgence s’est traduite tout naturellement par une espèce de concept.

La composition se passe comment pour toi ?
En fait, la plupart du temps, j’écris les textes, l’histoire et la musique vient se greffer. A moins que j’ai le morceau en tête mais c’est plus dur après de caler des paroles qui suivent la mélodie et on est forcément limité pour donner tout le sens qu’on veut.

La répétition est une constante dans l’album. Est-ce qu’elle était voulue ?
Non, c’était assez spontané, je n’ai pas cherché ça. C’est marrant que ça t’ai marqué…En même temps, si je répète les textes, c’est que j’en ai besoin, c’est une manière de leur donner encore plus de sens.

Quand j’ai entendu parler de l’album, Beck revenait souvent comme référence, est-ce que c’est quelqu’un que tu apprécies ?
J’adore Beck ! On a surtout parlé de One Foot In The Grave, ça correspond bien à l’image de B-Category Film, le personnage est un peu un slacker, comme ce qu’incarnait Beck au moment de ce disque. Beck m’avait permis de voir qu’on pouvait faire de la musique sans forcément être technicien.

Et t’es beaucoup inspiré par ce que t’écoutes ?
Oui et non,…non pas vraiment finalement, en tout cas, pas pour ce disque.

Je te pose cette question parce que certains morceaux me font penser au dernier album de Grandaddy (Sophtware Slump).
Effectivement j’aime beaucoup Sophtware Slump, mais en fait, je l’ai découvert après avoir composé B-Category Film.

Comment as-tu rencontré la structure Vergo ?
Vergo est en fait un collectif de potes. Avant ça, on s’échangeait nos cassettes entre nous et on jouait aux anniversaires, etc…mais ça ne dépassait pas le cadre de notre village. Ce disque est la première fois qu’on fait quelque chose de concret. Il est censé produire les autres sorties des membres de Vergo. De la même manière, pour les concerts, on se regroupe et on joue tous ensemble.

Justement, comment s’est passé la confrontation avec le public lors de vos derniers showcases ?
(Régis prend la parole)
Les gens ont l’air content, mais les showcases Fnac ne sont pas forcément le cadre idéal. A Mulhouse par exemple, où il n’y a pas de forum, on a joué au milieu des rayons, c’était assez cocasse : les gens passaient sur le scène pour aller chercher leurs disques…
(T.)
Sur scène, on est 4. On essaie de muscler un peu les compositions, de les pousser un peu. Il était important qu’on sente le collectif, que ça n’est pas seulement T. mais plutôt Vergo dans son ensemble.
(Régis)
On axe sur les compos de Thomas, mais on essaie d’insuffler chacun son truc perso, toujours sous l’œil bienveillant du Maître de Cérémonie…

Maintenant que le buzz est lancé, comment vois-tu le futur ?
Quand on a commencé Vergo, notre but était d’avoir notre propre identité, que ce soit au niveau de la musique mais aussi au niveau du packaging, d’avoir notre truc à nous et de trouver un distributeur. On a trouvé Ici D’ailleurs, et pour l’instant ça nous convient très bien.
L’avenir va donc être de sortir les 2 prochaines productions Vergo et on verra après.

Après un premier essai (l’album The Beast From The Haunted Pool) Vergo entame avec B-Category Film de T. une série de trois albums (tous à tirage confidentiel). Pour la production de cette trilogie, chacun des trois auteurs-compositeurs dispose de moyens de production limités et obsolètes mais aussi d’une totale liberté d’action. Le prochain album de la trilogie est celui d’un dénommé Renz (titre : Wowox).
Pour s’abonner à la trilogie ou pour tout autre renseignement : Vergo – 19 rue d’Ingwiller – 57620 Goetzenbruck.

propos recueillis par Roderick

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