Loading...
Interviews

The Clientele – Interview

Mélancolie, guitares cristallines, météo capricieuse… on croit toujours avoir déjà entendu la musique climatique de The Clientele… et puis finalement, non, insidieusement, elle fait son chemin, touche l’auditeur par sa beauté nostalgiqe et climatique. En attendant un premier vrai album, voici le compte rendu d’une discussion avec Alasdair, chanteur du groupe, il y a quelques mois.

(c) http://www.theclientele.co.ukComment est né the Clientele ? Y’a-t-il un événement spécial, ou un disque, qui aient entraîné votre envie de former un groupe ?
J’avais remarqué que James avait écrit « Felt » sur sa trousse en cours d’histoire. Nous avons formé un groupe parce que nous étions très excités à l’écoute de la musique de Felt et Galaxie 500 à cette époque.

Vos premiers disques étaient très très difficiles à trouver en France, alors que les quelques chroniques étaient très enthousiastes à leur sujet. N’avez-vous pas trouvé cela frustrant ?
Oui, c’est frustrant. Mais de bonnes chroniques signifient que les gens sont à la recherche de ces disques, et voyant des gens à la recherche de tels disques, les magasins font tôt ou tard l’effort de les avoir en stock.

Depuis la sortie de votre premier titre, sur une compilation de Fierce Panda Records en 1997 (‘We could walk together’, un titre qu’on retrouve sur ‘Suburban Light’), comment votre musique a t elle évolué ?
Notre idée est de continuer à faire des disques qui soient aussi chaleureux que ‘Suburban Light’, mais un peu plus agités, plus complexe et sophistiqués. Plus d’instruments, le même minimalisme, le même effort pour créer cette sorte de son fébrile. Je n’ai pas arrêté d’écouter le jeu de guitare de Sam Prekop, et la manière de jouer de Jim O’Rourke avec des arrangements, la superbe interaction entre la guitare de Tom Verlaine et ses paroles est également une grande influence. Alors on va se détacher de l’influence pop des années 60 pour essayer de créer quelque chose au son plus unique encore, peut être un peu plus basé sur le jazz. Des groupes comme Tahiti 80 ou Beachwood Sparks peuvent copier les années 60 bien mieux que nous, cela n’a jamais été quelque chose qui m’ait intéressé.

Vous êtes britanniques, mais votre musique évoque le plus souvent des groupes américains (the Byrds, Love or Galaxie 500) pour pas mal de chroniqueurs… Comment l’expliquez-vous ?
Nous sommes souvent comparés aux groupes classiques de Los Angeles des années 60, je crois que c’est parce qu’ils étaient plus intéressés par le côté pop que le côté rock. Mais leur pop avait toujours un aspect sombre qui l’entourait, ce qui est exactement ce que nous essayons de faire… En grandissant en banlieue, vous êtes très attentif à ce qui se trouve en périphérie de la vie, c’est un sentiment angoissant. Les aspirations qui vous nourrissent à travers les media ne correspondent pas à votre réalité. Je ressens cette angoisse chez un grand nombre de groupes américain : l’Amérique est un endroit si vaste, si vide. Arthur Lee ou Galaxie 500 capturent ce sentiment angoissant selon moi, et de notre façon la plus humble, nous tentons de la capturer aussi. Lorsque nous étions en tournée là-bas, j’aimais voyager à travers l’Amérique, c’est tellement étranger pour un européen, mais quelque part assez familier également. On se sent comme ce professeur maladroit tout droit issu d’une histoire de Nabokov…

Vous avez sorti un single chez Elefant et êtes sur le point d’en sortir un chez Acuarela, un autre label espagnol. D’autre part, vous allez bientôt jouer avec Migala en Espagne. Quel intérêt portez vous pour la scène indie pop hispanique ?
Je ne connais rien de la scène indie pop espagnol. Je pense que Migala est un grand groupe, au statut international. Il y a également Broadcast, Tortoise… Le Mans était très bon aussi.

Il semblerait que le temps ou les éléments météorologiques soient des thèmes récurrents dans vos chansons (comme les titres le prouvent ‘rain’, ‘monday’s rain’, ‘saturday’…). Quel est votre problème avec ses thèmes ?
Ce sont des thèmes cinématographiques, des images. Notre musique est totalement basée sur l’image. La musique et l’art sont selon moi des moyens supérieurs aux mots et à leurs significations. C’est une forme de liberté, voilà pourquoi c’est tellement magnifique. Je crois que nous avons une obsession avec le temps qui s’écoule, comme si, une fois que l’on a épuisé nos émotions, il ne reste plus que le temps et ces éléments naturels.

D’où vient votre inspiration lorsque vous écrivez vos paroles ?
Plein de sources : tout ce qui vient des films d’horreur de Hammer, les romans surréalistes, la poésie symboliste, l’art…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *