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Concerts

Erik Arnaud, Sondre Lerche – Ninkasi Kao, Lyon, 14/05/2002

ERIK ARNAUD / SONDRE LERCHE, Ninkasi Kao, Lyon, le 14 mai 2002

Erik Arnaud/Sondre Lerche : une curieuse affiche qui se sera pourtant révélée particulièrement judicieuse. Dommage que le public ait été aussi clairsemé (une grosse centaine de personnes ?), le Ninkasi étant en concurrence ce soir-là avec le Pez Ner de Villeurbanne qui accueillait les féministes de choc de Le Tigre, rares en France.
C’est Erik Arnaud qui ouvre, d’abord seul sur scène pour "Comment je vis", rejoint à la fin du morceau par ses quatre musiciens – nouveaux, à l’exception du batteur qui était déjà là en 99. Le son s’est étoffé (belles guitares entre Idaho, le Teenage Fan Club de "Is this music ?" et les Apartments de "What’s left of your nerve", si l’on veut…), Erik Arnaud semble plus à l’aise qu’il y a trois ans. Evidemment, ses morceaux glaçants ont du mal à chauffer la salle et, comme sur l’album, leur impact souffre un peu de l’effet d’accumulation. A force de prendre des coups au moral, on en deviendrait presque insensible. Reste que la conviction du jeune homme (d’une gentillesse et d’une modestie qui l’honorent, par ailleurs) fait souvent mouche pour peu qu’on accepte la violence sans filtre de ses textes. A mi-parcours, un instrumental et une reprise de Galaxie 500 (je ne connaissais pas le morceau, c’est lui qui me l’a dit après) auront un peu allégé l’atmosphère. Tout cela est encore perfectible, Erik Arnaud est donc d’autant plus à suivre, de près. De la part du public, pas d’enthousiasme excessif, mais pas de rejet non plus.
On ne voudrait pas tresser des lauriers définitifs à un blanc-bec vêtu d’un tee-shirt sans manches lilas, d’un bermuda et de chaussettes Intersport noires, mais avouons tout de même que la prestation de Sondre Lerche était absolument soufflante. Lui aussi joue un premier morceau seul, mais avec un charisme tel qu’on se dit au bout de deux minutes qu’un type pareil pourrait presque se passer de groupe. Entre un Neil Hannon tombé du nid, un Roddy Frame (Aztec Camera) gravant un chef-d’œuvre à peine sorti du lycée et un Paddy McAloon (Prefab Sprout) tassant quatre ou cinq mélodies dans une seule chanson, le jeune Norvégien apparaît comme un enfant prodige, un talent béni des dieux. Avec en plus une décontraction toute scandinave (cf. son compatriote Saint Thomas en première partie de Lambchop au Cabaret Sauvage), et surtout un aplomb sidérant. Quelques mots en anglais lui suffisent pour faire venir le public plus près de la scène ou pour lui faire chanter des chœurs (quelques Norvégiens se chargeant de l’ambiance). Avec ses trois musiciens, apparemment aussi jeunes que lui, l’entente est parfaite, ce qui lui permet de jouer plusieurs morceaux de l’album dans des versions revisitées, souvent plus longues, et toujours extrêmement inventives. Avec quelques excellents inédits dans sa besace, Sondre Lerche tiendra ainsi 1 h 20, quittant tranquillement la scène en plaquant les derniers accords du dernier morceau (et ne lâchant sa guitare qu’une fois arrivé devant l’entrée du backstage !). On peut dès à présent lui prédire une cote d’amour à la Hawksley Workman auprès du public français. Eblouissant.

Vincent

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