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Disques

Tegan and Sara – If It Was You

TEGAN & SARA – If It Was You
(Vapor Records / Sanctuary Records)

TEGAN & SARA - If It Was YouTegan & Sara, c’est une sensation de fraîcheur et une impression de force à la fois. Pour être de saison, disons que Tegan & Sara est une sorte de glace à la moutarde. Mais commençons par les présentations. Tegan et Sara sont deux sœurs originaires du pays de Céline Dion et de Neil Young et étaient à peine nées lorsque l’infâme Harald Schumacher assassina Patrick Battiston au stade Sanchez Pizjuan de Séville. Tegan & Sara ont déjà publié en 2000 un premier album passé inaperçu de ce côté de l’Atlantique et sont actuellement signées par Sanctuary Records, label qui, comme son nom pourrait l’indiquer, n’est donc pas uniquement un mouroir pour vieilles gloires qui s’ennuient dans leur lit à baldaquin. Rappellons en effet que chez Sanctuary, on trouve du hardos en moule-boules pas lavé depuis 1984 (Megadeath, Bruce Dickinson, Queensryche) et même ce bon vieux Morrissey.

Petite visite guidée de "If it was you". Bien que le premier titre de ce disque, « Time running » est un peu corseté, "If it was you" s’ouvre sur trois bombinettes pop ultra-efficaces. Notamment, si MTV avait des oreilles plus grandes que les yeux, "Monday, Monday, Monday" devrait être un tube. Puis, une petite baisse de régime sur les deux titres suivants : après avoir sauté comme des poux, on est un peu frustré par le côté rantanplan de "City girl" et de "Not tonight". Pour reprendre notre allégorie culinaire introductive, disons qu’à la fin de "Not tonight", on peut raisonnablement trouver que le mou tarde à prendre fin. Heureusement, dès "Underwater", Tegan and Sara et leurs deux voix acides, déterminées, entremélées et virevoltantes achèvent de nous faire tomber sous le charme de leur savoir-faire punky-pop, en accomplissant une sorte de fantasme pour l’amateur de pop : imaginez le charme de Natalie Imbruglia (voire d’Avril Lavigne) sans la sensation de consommer un produit marketing. Sans la production clinquante et lisse mais avec une générosité vraiment touchante. Des titres comme "I hear noises" rappellent d’ailleurs les Throwing Muses du début des 90’s ou Belly du premier album, sans le côté arty mais parfois avec des chemises à carreaux, parfois avec l’enthousiasme et l’espièglerie de certaines filles de la brit-pop des années 96-98 (Sleeper, Kenickie ou encore Catatonia). Sur "Living room" ou "And darling", les guitares sèches et les banjos folkeux claquent et dégagent plus d’énergie que n’importe quel groupe de nu-metal, telles des Pooka ayant trop forcé sur le jus d’orange.

Au final, osons une petite suggestion à une de nos idoles de jeunesse :
"Mon cher Morrissey, j’étais un fan de ton ancien groupe, les The Smiths où tu roucoulais si dignement. Mais force est de constater que les rockers en carton-pâte qui te servent de groupe commencent à montrer leurs limites en termes de créativité (confirmé par les nouveaux morceaux entendus sur ta dernière tournée) et que Johnny Marr et ses Healers sont tout juste bons à accorder les guitares de Kula Shaker. Permets-moi donc une petite suggestion avant que l’on ne claque définitivement la porte du placard dans lequel tu t’es enfermé : s’il te plaît, pour ton prochain LP, invite Tegan and Sara à composer et faire les backing vocals". Message received loud and clear ?

Mr Modular

Time running
You went away
Monday, Monday, Monday
City girl
Not tonight
Underwater
I hear noises
Living room
Terrible storm
And darling
Want to be bad
Don’t confess

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