CAMERA OBSCURA – Underachievers please try harder
 (Elefant Records)
 
Les Camera Obscura travaillent en douceur, par petites touches quasiment indécelables. A l’image de mes camarades collégiennes qui atomisaient le cœur de leurs prétendants sans avoir l’air d’y toucher, à force de regards mutins emplis d’un désir incontrôlable (c’est, du moins, ce qu’il nous paraissait, facilement concevable pour nos têtes d’endives farcies d’une libido de plus en plus débordante). 
 La pop des Camera Obscura fonctionne donc, à peu de chose près, de la même manière, à l’envoûtement : le chant des sirènes (Tracyanne Campbell et Carey Lander) et la douceur des arrangements aimantent de manière irrésistible vers les chansons. On entre alors de bon cœur dans ces récits d’amourettes envolées, d’escapades adolescentes. On savoure les quelques minutes passées à se perdre dans ces dédales d’émotions et on retrouve le chemin de la sortie en suivant les mélodies souvent gaies et les refrains revanchards.
Évidemment, les grincheux trouveront qu’il faut être particulièrement savant pour trouver les 7 différences par rapport à leurs cousins Belle & Sebastian (et ils n’auront pas tort, la moitié de cet album n’aurait pas dépareillé sur "If you’re feeling sinister"). Pourtant, Camera Obscura ne cherche absolument pas à se détourner de cette parenté et l’assume même (le studio, la prod de Geoff Alan, les photos de Stuart Murdoch). Ils préfèrent se concentrer sur leur musique, nous livrer quelques chansons douces dans un album essentiel et appeler ça "Underachievers please try harder".
Rodérick
 Suspended From Class
 Keep It Clean
 A Sister’s Social Agony
 Teenager
 Before You Cry
 Your Picture 
 Number One Son
 Let Me Go Home
 Books Written for Girls
 Knee Deep at the NPL 
 Lunar Sea 
 
