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Disques

Sébastien Schuller – Happiness

SÉBASTIEN SCHULLER – Happiness
(Catalogue / Wagram) – [site] – achetez ce disque

SÉBASTIEN SCHULLER - HappinessAlors que la rigueur de l’hiver s’installe sur notre pays et que la neige tombe derrière la vitre, le premier album de Sébastien Schuller plonge nos foyers dans une douce rêverie cotonneuse. Un joli cadeau de la part de ce frenchy des Yvelines qui s’était déjà illustré en 2002 avec un EP splendide, "Weeping Willow", révélant l’univers de ce solitaire sacrément doué. 2 ans plus tard et après un changement de label (exit Capitol), on retrouve dans "Happiness" ces mélodies amples et fluides empreintes d’une mélancolie souveraine où les plages instrumentales se disputent la partition avec de superbes pop-songs éthérées. Il semble bien difficile de croire que l’album ait été réalisé sous les toits de Paris tant il déploie une musique taillée pour des paysages polaires ou une BO de film naturaliste. Evitant l’écueil de l’odyssée planante stérile, Schuller, percussionniste de formation, pense à donner du rythme à ses compositions et à se détacher de ses ordinateurs, sur lesquels il compose seul. En studio, la grâce des instruments (joués par quelques amis musiciens triés sur le volet) redonne aux morceaux une dimension organique qui fait tout le charme de l’album. Nappes d’orgue atmosphériques, notes de piano cristallines, guitare folk légère, chœurs lointains, basse bourdonnante sont autant de nuances de teintes que l’artiste apporte à sa palette sonore. Mélodiste raffiné, il égrène un chapelet de perles incroyables, le désormais classique "Weeping Willow" figure en bonne place parmi d’autres titres tout aussi savoureux, "Tears Coming Home", par exemple, avec cette voix haut perchée à la Perry Blake ou encore "Donkey Boy" truffé de chœurs estampillés Pink Floyd, pour ne retenir que celles-ci.
Très influencé par Sigur Ros, Talk Talk, Robert Wyatt et Radiohead (au point parfois d’en prendre les mimiques) Sébastien Schuller parvient à lui seul à donner le change aux Anglo-saxons en nous offrant un disque d’électro-pop racé et précieux qui fera germer une petite poussée de chauvinisme chez certains. Si à l’issue de l’album le bonheur semble bel et bien pris sous la glace, on attendra la fonte des neiges en se réchauffant avec ce doux brasero musical.

Luc

1978
Weeping Willow
Sleeping Song
Wolf
Ride Along The Cliff
Where We Had Never Gone
Tears Coming Home
Edward’s Hands
Donkey Boy
Alone You Walk
Le Dernier Jour

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