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Jay-Jay Johanson – Interview

Les filles aiment bien Jay-Jay Johanson parce qu’il chante des airs d’amour déçu sur fond de musique électronique très en vogue. La jolie standardiste d’EMI aime beaucoup Jay-Jay mais elle ne l’a pas vu, affairée qu’elle était avec ses communications, lorsqu’il a traversé le hall sous son nez à deux reprises. Pour elle et pour tous ceux qui se sont entichés du crooner suédois, voici de quoi patienter en attendant une tournée automnale. Le dernier album de Jay-Jay Johanson, « Rush », sort le 27 septembre. Le géant blond jouera le 21 novembre au Ninkasi Club (Lyon), le 22 au Bataclan (Paris) et le 23 à La Laiterie (Strasbourg).

(Un grand escogriffe en T-shirt rayé arrive. Poignée de mains, sourires, et le voilà qui parle de son dernier album, « Rush », sans même qu’on ait besoin de poser la première question)

La France a été le premier pays à s’intéresser à moi. Après sont venus l’Europe, le Canada, le Brésil, l’Argentine et, après « Antenna » (avant-dernier album), l’Australie, les Etats-Unis, la Pologne, l’Irlande, la Russie, la Turquie. Tout va très vite aujourd’hui dans ces pays…

Tu as joué là-bas ?
Oui. A l’époque de « Whiskey », ma tournée se limitait à la France, à l’Espagne, un peu l’Italie. Mais maintenant, c’est partout. C’est drôle comme ça a fait tâche d’huile.

Le public en Turquie doit être très différent d’ici…
Non, les jeunes se ressemblent de plus en plus ces temps-ci. Ils regardent les mêmes chaînes de télé, lisent les mêmes magazines, correspondent via Internet, s’habillent de la même façon. Seule la couleur de leurs cheveux change encore d’un pays à l’autre ! Ce n’était pas comme ça avant. Mon père me racontait des histoires géniales sur ses voyages, ses rencontres avec les autres, leur étrangeté. Aujourd’hui, le monde est devenu si petit…

Après « Antenna », « Rush » explore à nouveau un univers électro-pop. Veux-tu définitivement rompre avec le trip-hop et les ambiances jazzy de ton premier album, « Whiskey » ?
Mes trois premiers albums ont été enregistrés quasiment de la même façon. On a utilisé beaucoup de samplers, comme tout le monde dans les années 1990. Je ne voulais pas me répéter. Je voulais savoir si je pouvais faire une musique un peu plus rapide. Mais je reste inspiré par les musiques de film, comme avant. Ça a d’abord été Francis Lai et Serge Gainsbourg avec « Whiskey », puis Michel Legrand et Ennio Morricone avec « Tattoo », puis la musique d’Hitchock avec « Poison ». Aujourd’hui, j’écoute plutôt la musique électronique des films de John Carpenter, et celle de Danny Elfman pour Tim Burton… Je reste attaché à la musique de films. Mais c’est vrai que j’ai peut-être perdu ma « jazzy touch ».

(Opinant) Mmh…
Je pense aussi que j’ai fait du trip-hop à l’époque parce qu’alors c’était nouveau, frais et intéressant. Maintenant, ce qui m’intéresse, c’est d’accélérer un peu ma musique et l’éloigner du jazz, la rapprocher de la pop. Mais je ne veux pas pour autant faire de la musique programmée, mathématique. J’aime avoir mon bassiste qui groove, un batteur « live » sur scène. Je veux montrer mes musiciens, montrer qu’ils sont habiles, talentueux. Je veux montrer que…

…que tu es un bon musicien.
Oui ! Montrer qu’on est des artisans doués. C’est comme en peinture : il y a eu trop d’œuvres virtuelles, d’installations… Mais maintenant, les gens veulent voir de la PEINTURE ! Ils veulent voir des gens qui peignent pour de bon. Pareil en musique : je veux montrer que je peux faire de la bonne musique sans utiliser tous les moyens faciles, la technologie de pointe. « Antenna » a été fait comme ça. Pour « Rush », on est revenu à un enregistrement plus classique, comme au début. La moitié a été enregistrée à Stockholm, dans le même studio que mes trois premiers albums, l’autre moitié, la plus dansante, à Paris. J’ai gardé les mêmes personnes : même clavier, même batteur, même personnel de studio…

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