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Soltero – Interview

Tim Howard n’est pas seulement le songwriter talentueux qui, sous le nom de Soltero, a sorti l’un des disques les plus réjouissants de l’année passée. C’est aussi un homme dont le naturel, l’humilité et l’humour, malgré un océan Atlantique interposé, inspirent une sympathie spontanée, toujours grandissante. Aidé par quelques uns de ses collaborateurs et amis, Tim nous livre ici un regard de l’intérieur sur son dernier disque, « Hell Train ». (Cet album n’est pas distribué en France. Mais achetez-le quand même.)

« If I Had a Chance »

(Tim Howard)
A l’origine, cette chanson était écrite pour être jouée rapidement et bruyamment. Je ne l’ai sans doute jouée qu’une seule fois comme ça, à un concert estival où j’étais saoul. Le même été, j’ai pris des vacances à Cape Cod, avec mon ami Tim Blevins. Nous sommes restés dans une maison à la plage (en pleine terre en fait) que le café dans lequel on travaillait nous louait. J’ai enregistré cette chanson et Tim a insisté sur le fait qu’il aimait cette version… avec le temps pourtant, j’avais de plus en plus envie de la jouer de façon douce. Désolé Tim !

(Michael Gibisser)
Un mi. C’est une chanson d’amour à mon avis. Je pense que c’est la façon dont Tim double sa voix quand il chante : « If I had a spine made out of shells… » qui me porte à croire qu’un beau jour, je m’échapperai avec la fille de mes rêves.

« The Prize »

(Ben Macri, basse)
Ce dont je me souviens le plus à propos de « The Prize » c’est d’avoir travaillé sur les arrangements avec Tim et Alex dans le studio. Nous ne faisions pas beaucoup de répétitions en tant que groupe, mais The Prize illustre bien ce que cette approche peut avoir de bon pour une chanson. Je crois que nous buvions du vin, pour changer – sans doute parce que Casey n’était pas dans les parages – et nous étions tout contents avec la nouvelle fin que nous avions trouvée cette nuit-là.

(Tim Blevins, saoul)
Ils pensaient tous que j’y serais. Là, à poireauter devant l’entrée d’un pote et à attendre que la motivation m’inspire d’autres paroles clairvoyantes. Au lieu de ça, j’ai
fait le choix importun de partir chez une copine – juste une copine -, ce qui m’offrait l’occasion de ne plus penser à des résultats d’examens médicaux pour me préoccuper de mon plan pour le soir même. Dieu merci je suis une grosse burne, qui de temps en temps, pense comme telle.

« From the Station »

(Tim Howard)
J’ai enregistré cette piste moi-même dans le studio de Tim Shea, commençant par la batterie, puis la basse, la guitare acoustique, l’orgue, la guitare électrique et finalement la voix. Les premières prises à la batterie étaient très saccadées et Tim était légitimement nerveux quant à la tournure que prenait la chanson (moi aussi). Après la troisième prise, pourtant, on a gardé ce que j’avais joué et enregistré le reste très rapidement. C’était une sensation intense que de voir la chanson prendre vie, comme si différentes strates s’accumulaient pour exposer ce qui avait en fait toujours été là. Quand j’ai soumis la chanson au groupe pour la jouer live, elle est devenue plus dynamique et gagnait quelque chose, du fait de la batterie de Casey. Ça aurait pu être bien d’enregistrer cette version, mais je suis toujours content avec le côté direct de celle de l’album. La jouer live présentait l’avantage de pouvoir faire un solo très ado, à la Thin Lizzy, dans la partie centrale, entre Martin et moi.

« Bleeding Hearts »

(Ben Macri, basse)
Bleeding Hearts, waw, quel monstre ! L’un des points culminants de l’album. Dommage que je n’ai pas pu soigner la partie de basse. Je me suis promis, après la prise 15 ou 16, de ne jamais revenir au studio sans être prêt.

(Charles Monaco, webmaster)
Je n’ai jamais entendu appel aux armes commencer de façon aussi ténue. Enfin, si vous pouvez considérer qu’une résignation à la défaite émotionnelle la plus complète puisse être appelée avant tout « appel aux armes ». De la guitare tremblante au duo vocal, en passant par les paroles qui évoquent les colonies de vacances de l’enfance, « Bleeding Hearts » est un cri du cœur pour arrêter l’hémorragie, pour s’échapper vers un endroit où les rubans et les lanternes chinoises se balancent au milieu de fêtes imbibées de bière, à la tombée de la nuit. Mais, lorsque les guitares et la batterie s’envolent dans un crescendo, sur ces paroles de chanson à boire, et quand le saxophone vient se mêler à la partie, on en vient à se demander si la lanterne chinoise n’était pas un feu d’artifice séditieux, si le ruban n’était pas en fait un nœud coulant, et si, à la place du champagne, nous ne buvions pas plutôt du mauvais alcool. La leçon n’est pas rassurante : le fait que tu abandonnes ne signifie pas que tu ne puisses pas tomber encore plus bas. C’est notre truc à nous les cœurs qui saignent : nous n’arrêtons pas de saigner.

« Michael »

(Jesse Kudler, ingénieur du son)
Une chanson qui révèle un côté obscur d’un ami de Tim. Est-ce au sujet d’une discussion religieuse au Nouveau Mexique ? C’est encore une chanson qui a connu de nombreuses versions. Je crois que c’est la première sur laquelle on travaillait qui avait dû être incluse à une BO. Beaucoup, beaucoup de titres énormes. J’imagine que nous avons établi nos méthodes de travail, qui sont peut-être typiques : Tim vient me réveiller, nous mangeons quelques muffins, nous enregistrons pendant longtemps, nous mangeons quelques burritos le soir. On répète de temps en temps pendant plusieurs mois jusqu’à ce que le titre soit achevé. Ensuite, on peaufine jusqu’à l’échéance. Y a-t-il eu des plaisanteries puériles ? Je pourrais hasarder une réponse : oui.

Je viens d’utiliser Google pour trouver les paroles de cette chanson (on ne l’a pas enregistrée pendant le voyage). Super, il y a un Dr Michael J. Soltero.

« Hands Up »

(Joe Sullivan)
La première fois que j’ai entendu « Hands Up, » était aussi la première fois que je voyais Soltero jouer en concert. C’était il y a un an et demi à peu près, à Cambridge, Abbey Lounge, et c’était l’anniversaire de Tim Howard. Je me souviens avoir été très impressionné par le jeu de questions/réponses « everybody knows/everyone says ». Je me suis dit que ça reflétait beaucoup de chansons pop psychédéliques des années 60 que j’aime énormément. Je suis très excité à l’idée de l’entendre en concert, à chaque fois que le groupe au complet la joue.

(Tim Howard)
Une espèce d’interférence surnaturelle m’a aidé à terminer cette chanson. Je me souviens encore être assis dans mon appartement et avoir deux parties différentes dans la tête, qui faisaient un bordel pas possible.

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