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Perry Blake – The Crying Room

PERRY BLAKE – The Crying Room
(Up Music / Warner) [site] – acheter ce disque

PERRY BLAKE - The Crying RoomPrimo, ne jamais croire les éloges trop hâtives. Secundo, assumer ses contradictions. Je suis sûr que ceux qui, comme moi, se sont précipités sur le dernier opus de l’Irlandais mélancolique comprendront !
Cinquième album de Perry Blake, "The Crying Room" ne bouleversera pas la carrière de son géniteur, ni le sens même de ma vie. La demi-heure quasi parfaite annoncée en promo sur l’emballage est une exagération. Perry Blake ne fait ni mieux, ni pire qu’auparavant. Il n’a pas trouvé subitement l’état de grâce ou cet accord parfait capable de me faire crier au génie. Il fait du Perry Blake avec cette constance et cette élégance intemporelle qui le caractérise. Comme avec ses précédentes productions, la patience sera votre plus sûr allié si vous souhaitez vous enfoncer dans cette musique comme dans un fauteuil moelleux. La distraction ne sied pas à ce genre d’album qui flirte parfois avec l’easy listening, mais qui n’en est pas. Non, vous entrez dans ce disque comme dans une cathédrale, vous admirez la hauteur de la voûte, l’élancement de la nef, la lumière diffuse. Dans cet atmosphère de recueillement, un murmure monte, puis un chant quasi liturgique remplit l’espace. "The Crying Room" vous révèle, alors, sa beauté par petites touches successives sans vous brusquer le moins du monde. Alternance de ballades intenses ("The Crying Room", "Forgiveness", "If You Don’t Want Me") et sirupeuses ("I got What I Wanted", "Blue Sky Calling"). Il est comme ça Perry Blake, à la fois touchant et un peu chiant. Il possède ce talent incomparable pour les mélodies fluides qui montent droit au ciel. Seulement, il se complaît un peu trop dans le clair-obscur. Que voulez-vous, cet homme est un esthète, un vrai, pas un dandy au sens maniéré et vain du terme. Petit-fils de Scott Walker et des Bee-Gees, il a pour voisin de palier un autre crooner éthéré, Jay Jay Johanson. On l’imagine volontiers avec Françoise Hardy arpenter la campagne irlandaise entre deux averses. D’ailleurs, le bougre ne s’est pas fait prier pour lui écrire des chansons, ainsi qu’à Emilie Simon.
Tout en volutes majestueuses, ce disque renoue avec une formule éprouvée depuis "Still Life" : arpèges de piano, guitares acoustiques, tempos languides et chœurs crémeux, ses fidèles compagnons de route toujours à ses côtés (Marco Sabiu, Glenn Garett). Simplement, j’aimerais bien qu’il se secoue un peu l’ami Perry, comme sur "California", disque incompris qui reste à ce jour son plus ambitieux. Après quarante minutes de génuflexion devant cet autel des pleurs solitaires, ce disque glacé me ferait presque oublier qu’il fait beau dehors. Faut-il encore frissonner pour Perry Blake ?

Luc

The Crying Room
Forgiveness
Freedom
This Young Dudes
I Got What I Wanted
If You Don’t Want Me
New Year’s Wish
Storms
Blue Sky Calling

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