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Disques

Thousand & Bramier – The Sway of Beasts

THOUSAND AND BRAMIER – The Sway Of Beasts
(Arbouse Recordings) [site]

THOUSAND AND BRAMIER - The Sway Of BeastsBienvenue en Amérique ! Le pays où les pots de mayonnaise ont la taille de nos camions-citernes, où les rayons de supermarché sont accessibles en voiture, où le Coca-Cola coûte moins cher que l’eau minérale. Si vous voulez un bon guide pour cette Amérique-là, ne comptez pas trop sur Thousand and Bramier. Pour une raison simple d’abord, c’est que les deux artistes associés sur ce disque sont français, comme tout un chacun. Ensuite, parce que l’Amérique qu’ils racontent, peut-être sans le vouloir, sur leur album, n’est pas celle de la démesure et de l’excès, elle n’a pas l’arrogance tape-à-l’œil d’un blockbuster d’Hollywood, ni le clinquant artificiel d’un cheesburger transgénique. Non, Thousand and Bramier courent après une autre image que celle-ci. Leurs modèles appartiennent bien au Nouveau Continent, mais ils ont l’air désolé de certains paysages rocailleux. Will Oldham est passé par les mêmes sentiers qu’eux, c’est certain, et le duo s’applique avec une discipline admirable à suivre la trace de cette écriture tristement refermée sur elle-même, que ne vient guère troubler le fantôme de l’électricité. Si l’influence du maître est plus qu’évidente, le talent mesuré de ses disciples parvient à rendre l’exercice agréable et convaincant. A une distance moins faible, la silhouette noire de Johnny Cash se dégage parfois de l’ombre elle aussi, à moins qu’il ne s’agisse de celle de Leonard Cohen, à laquelle le timbre traînant et grave de certaines chansons peut sans doute faire songer. C’est là en tout cas que Thousand and Bramier veulent nous emmener, vers les recoins semi-désertiques propices à l’épanchement et l’introspection, vers les champs de coton momentanément surpris par la pluie où l’âme se laisse aussi tremper, vers les petites contrées acoustiques qu’on jurerait presque inexplorées, en y mettant un peu plus de naïveté. La destination vaut certes le coup d’oeil. Dommage qu’on y soit allé tant de fois déjà sans eux.

Jean-Charles Dufeu

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