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The Isles – Perfumed Lands

THE ISLES – Perfumed Lands
(Melodic / La Baleine ) [site] – acheter ce disque

THE ISLES - Perfumed GardensLa comparaison est inévitable, alors autant l’évacuer d’entrée : oui, la musique de The Isles rappelle beaucoup celle des Smiths (et en plus, bien que new-yorkais, ils ont trouvé le moyen de signer sur un label de Manchester). Mais la résumer à une copie conforme serait vraiment injuste – et pas très charitable, car c’est le genre de rapprochement dont on se relève difficilement, parlez-en à Gene si vous savez ce qu’ils sont devenus. Certes, "Perfumed Lands" s’ouvre sur un morceau que l’on croirait tout droit sorti de "The Queen Is Dead", tellement la voix d’Andrew Seller prend les allures caressantes de celle de Morrissey, tandis que la guitare alterne des attaques franches et des arpèges mélancoliques que n’aurait pas reniés Johnny Marr. Mais au fur et à mesure, le disque réussit à échapper à cette ombre tutélaire écrasante, les Américains ayant l’intelligence de varier les climats. On trouve sur "Perfumed Lands" des intermèdes aux allures disco punk ("Eve of the Battle", "Our Kitchen Test"), tandis que dans des morceaux tels que "Tropical Lamby" ou "Hide Your Work", l’indolence du rythme et le ton parodique feraient presque penser à Madness. Comme leurs concitoyens d’Interpol, The Isles semblent également goûter une certaine new-wave anglaise quelque peu emphatique, même s’ils en usent avec davantage de parcimonie.
Malgré l’âge sans doute pas très avancé des membres du groupe, "Perfumed Lands" nous ramène ainsi à une époque, les années 80, où les étudiants américains se passionnaient pour les groupes d’outre-Atlantique qu’ils découvraient sur les BO des films de John Hughes (New Order, Echo and the Bunnymen, Jesus and Mary Chain, Psychedelic Furs… et même The Apartments). Pour autant, le disque ne sonne pas franchement eighties, grâce à une production sèche, dénuée d’effets (les bienfaits d’un budget qu’on imagine serré), qui sent plus la Grosse Pomme que la grisaille du Yorkshire.
On pourra certes reprocher aux Isles un certain manque d’originalité. Tout au long du disque, les références à d’autres groupes n’arrêtent pas de jaillir dans notre esprit, de sorte que l’écoute se transforme assez vite en un jeu de pistes, où l’on va traquer au fin fond de sa mémoire les quelques chansons auxquelles un seul et même morceau fait penser. Heureusement, leur sens mélodique et l’ambition de leurs compositions (changements de rythmes et d’accords audacieux, bien qu’ostentatoires parfois) parviennent à emporter le morceau au bout de quelques écoutes. Un peu bref (32 minutes et des poussières) et pas totalement abouti, "Perfumed Lands " ressemble aux bateaux en construction qui ornent sa pochette : encore un peu de planches, d’huile de coude et d’étoupe, et The Isles pourront voguer au large, sur les grands océans pop.

Catherine et Vincent

Major Arcana
Our Kitchen Test
Flying Under Cheap Kites
Summer Loans
Hide Your Work
We Give a Receipt, We Take a Receipt
Tropical Lamby
Terraforming
Eve of the Battle
Post Nobles

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