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The Good, The Bad & The Queen – The Good, The Bad & The Queen

THE GOOD, THE BAD & THE QUEEN – The Good, The Bad & The Queen
(Parlophone / EMI) [site] – acheter ce disque

THE GOOD, THE BAD & THE QUEEN - The Good, The Bad & The Queen Oubliez tout ce que vous avez entendu de Damon Albarn depuis le début des années 90 quand il incarnait la pop anglaise crâne avec Blur jusqu’à Gorillaz, génial coup marketing dont les concerts étaient sans doute plus mémorables que les albums eux-mêmes malgré quelques refrains aguicheurs. Place aux interrogations d’un jeune quadra qui cherche (sincèrement ?) de nouvelles pistes pour ne pas s’ennuyer. Avec The Good, the Bad & the Queen, l’Anglais troque l’arrogance pop pour une recherche sonore plus personnelle qui n’a cependant pas oublié en route les concepts. Inutile de vous refaire la genèse de ce projet – réunissant une brochette de stars sous un vocable très western – spaghetti – pour aller à l’essentiel. Que nous propose ce disque ? Une dérive fantomatique au cœur de l’ouest londonien comme prétexte à fédérer les forces vives rassemblées. Le projet a tout pour séduire, en effet, mais le problème, c’est que les bonnes idées ne remplacent pas toujours l’absence d’inspiration. Baigné d’une torpeur qui contamine l’ensemble de l’équipe, le disque désarçonne par ses mélodies inabouties bien loin des hymnes d’antan auxquels on s’attendait d’une manière ou d’une autre. Sur la forme, la voix d’Albarn se fait aussi traînante que ses accords de piano plaqués nonchalamment. La basse dub de Simonon fait de la figuration de luxe tandis que Tony Allen cherche son rythme dans ce carcan classique qui tente – c’est tout à son honneur – une synthèse des influences musicales de l’île (un peu de pop, un peu de dub, un peu de dancehall…). La guitare de Simon Tong, elle, ne s’en tire pas trop mal, alternant torsions sonores et sobriété acoustique. Sur le fond ensuite, on peine à comprendre le choix stratégique d’"Herculean" et de "Kingdom of Doom" comme porte-étendards tant ils paraissent dévitalisés à la racine. Il faut plusieurs écoutes pour trouver au sein de ce qui ressemble à des chutes de studio quelques rubis passés inaperçus : "The Bunting Song", "Behind the Sun", "History Song". Avec sa mélodie funeste et son orgue à l’agonie, "Three Changes" résume à lui-seul toute la beauté crépusculaire dont ce disque aurait pu se targuer s’il avait cherché la cohérence. J’aurais alors crié au génie et fait fi de ce désagréable conditionnement marketing qui a entouré la sortie de l’album. Désolé de le dire mais la montagne Albarn, associée à la production "soundsystem" de Danger Mouse, a accouché d’une souris. Bien sûr, ce n’est pas en soi un drame car il y a des disques au parfum d’inachevé qui se bonifient avec le temps. Celui-ci aura sans doute ce destin-là, ce n’est déjà pas si mal !

Luc

History Song
80’s Life
Northern Whale
Kingdom of Doom
Herculean
Behind the Sun
The Bunting Song
Nature Springs
A Soldier’s Tale
Three Changes
Green Fields
The Good, the Bad and the Queen

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