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Happy birthday, Monika! – Première partie


Figure de la scène underground allemande des années 80 (Einstürzende Neubauten, Malaria !, entre autres), Gudrun Gut a opéré une fameuse incursion dans l’électronique en fondant en 1997 le label Monika Enterprise, en hommage à la Monika de Bergman, femme réputée libre dans un monde cruel, et dix ans et soixante parutions plus tard, le label se porte bien. Une compilation faite exclusivement d’inédits est sortie en janvier pour célébrer l’événement comme il se doit : V/A « Monika Bärchen : Songs for Bruno, Knut &Tom », mélange d’expérimentations electro-pop-folk délicates, de nuances exotiques et féminines, joue parfaitement son rôle de carte postale, en rappelant à notre souvenir les fort estimables Robert Lippok, Barbara Morgenstern, Michaela Melián, Milenasong, Masha Qrella, etc., et en proposant un morceau-dédicace de Gudrun Gut herself, « Monika in Poland ». Laissons la parole à la maîtresse de maison qui retrace pour nous l’histoire, la situation et les richesses du catalogue Monika.

Peux-tu nous rappeler ce qui s’est passé pour toi avant que le label ne démarre en 1997 ?
Oh, des tas de choses ! Je suis dans la musique depuis le début des 80’s, j’ai fait moi-même quelques disques et tourné tout autour du monde. J’ai travaillé avec Mania D., Malaria! et Matador, participé à un projet musical parlé avec la Canadienne Myra Davies (je viens d’ailleurs de finir une musique pour son nouveau projet). J’ai réalisé mon album « Members of the Oceanclub » (en référence à l’émission de radio hebdomadaire qu’elle anime à Berlin, ndlr). Je possédais déjà le label Moabit Musik sur lequel sortaient les disques de Malaria, etc. Mais j’avais toujours voulu monter un autre label avec une accentuation différente ; lorsque les Quarks sont venus à la recherche d’un label, je me suis dit que le temps était venu. C’était donc en 1997. La même année, je commençais « Oceanclub » à la radio avec Thomas Fehlmann, et avec le recul, je réalise que c’était vraiment l’année où beaucoup de choses ont démarré en Allemagne.

Défends-tu un concept musical particulier ?
Oui, j’en ai toujours eu un : l’artiste doit être bon.

10 ans, c’est une longue période. En 1997, cela avait du sens de produire des CD, en 2007, est-ce que le téléchargement massif a changé quelque chose à la manière de fonctionner du label ?
10 ans, ce n’est pas si long quand on pense qu’une génération dure environ 30 ans et une vie 80. C’est vrai que les choses évoluent en permanence, et c’est la raison pour laquelle nous avons des morceaux téléchargeables aussi bien que des vinyles, des CD et des DVD comme supports physiques. Les gens sont toujours attachés à l’objet matériel, et ils en achètent toujours, notamment pendant les concerts.

En 10 ans d’existence, quel souvenir reste le plus vivant pour toi ?
Hum, c’est difficile à dire. Je pense aux nuits du label Monika, toujours très excitantes. Nous avons eu des moments fantastiques à Buenos Aires, Tokyo, à Benicassim en Espagne. Je pense aussi à « Monika Himmelfahrt » (L’Ascension de Monika, ndlr), sorti en DVD et à la soirée d’anniversaire à la Volksbühne de Berlin (célèbre scène de théâtre nationale, ndlr), sans oublier la Pologne. Je pense aussi aux nouveaux disques, lorsqu’ils viennent d’être masterisés : la première écoute est toujours pleine d’émotions. Je pense aussi à la finalisation d’une sortie, lorsque nous pouvons voir le produit, CD, 10inch ou vidéo.

Est-ce que tu choisis les artistes, ou cela se passe-t-il à l’inverse ?
Généralement, c’est moi qui choisis. En même temps, je dirais que la relation entre un label et un artiste doit être respectueuse et féconde. Donc si un artiste n’aime pas travailler avec nous, je ne suis pas non plus très intéressée.

Préfères-tu les artistes femmes qui sont particulièrement nombreuses dans ton catalogue?
Préférer ? Hum, non. Il y a de bons artistes hommes. Mais il est vrai que je suis intéressée par la voix féminine, non pas simplement comme source du chant, mais comme forme spécifique dans la culture pop. Je m’y intéresse parce que je trouve que nous avons besoin de davantage de challenge en ce domaine.

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