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Concerts

Pascal Comelade – Paris, l’Alhambra, le 27 mars 2008

PASCAL COMELADE – Paris, L’Alhambra, Le 27 Mars 2008

Pascal Comelade

Fidèle à son habitude (taciturne ou grand timide ?), Pascal Comelade ne pipe pas mot sur la scène de l’Alhambra entouré de son "Invincible Armada". Six musiciens donc, un fatras d’instruments et une heure et demie de concert générant une poésie étrange qui prend aux tripes instantanément. On écoute ces symphonies de poche avec une dévotion amusée. Sous le propos très sérieux, l’humour et la drôlerie affleurent. Rivé à ses claviers, presque éclipsé par eux, le Catalan joue l’élément modérateur et aussi le catalyseur, abandonnant à ses musiciens les pitreries musicales. Un rôle que Pep Pascual et Gérard Meloux (fidèles compagnons de route) ne se privent pas de remplir : solos de ballon gonflable, de bec de cafetière, de paille coupée, slide sur guitare en plastique, percussions de quatre sous pimentent les ritournelles minimalistes qui tourneraient peut-être un peu trop en rond à la longue. Mais le plaisir de ces simagrées n’ôte rien à la tendresse et à la mélancolie des mélodies. En une caresse de piano, un sifflement de scie musicale, une rodomontade rythmique, la gravité revient et les musiciens reprennent leur masque impassible de vieux hidalgos noceurs.

Pascal Comelade

Autre phénomène étrange, à plusieurs reprises la scène se change en ligne d’horizon et ce n’est plus un orchestre hybride que l’on contemple mais plutôt un ciel d’averse, une plage bercée par le ressac, un bal de village désert au fin fond des Pyrénées… le voyage ne s’arrête pas aux images que génère la musique mais aussi aux effluves de rock primitif, de bandas à bout de souffle, de boléro groggy et de groove musette qu’elle charrie. Magiciens, charlatans ou Don Quichotte, Pascal et ses hommes ouvrent des boîtes à musique imaginaires en surveillant du coin de l’oeil leur petit effet sur le public. C’est bon les gars, c’est dans la poche ! Pour preuve, trois rappels (dont le très efficace "Mother of Earth") et une pluie d’applaudissements. Merci Monsieur Comelade, revenez quand vous voulez, vous ne serez même pas obligé de parler.

Luc
Photos d’Emeute Visuelle [site]
Merci à Vianney

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