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Grand Pianoramax – The Biggest Piano in Town

GRAND PIANORAMAX – The Biggest Piano In Town
(Obliq Sound) – acheter ce disque

GRAND PIANORAMAX - The Biggest Piano In Town Le vrai jazz rap. Pas celui qui a fait florès dans les années 90. Pas ce hip hop qui a fait du jazz la source essentielle de ses samples pour mieux les soumettre à ses propres principes (une boucle qui tape, un MC qui tue). Pas ce rap qui, avec réussite ou pas, s’est violemment approprié le genre, non. Mais son contraire exact, un jazz qui emprunte des éléments à son lointain descendant, mais sans jamais se départir d’un goût prononcé pour les improvisations, les arabesques, les solos et autres audaces formelles. Voilà ce que propose en somme cet étrange projet de Léo Tardin, un pianiste genevois qui s’est distingué par le passé en remportant un prix de solo au festival de Montreux.

Pour l’accompagner dans cette tâche et sur ce second album, ce Suisse a choisi de se faire seconder par quelques batteurs, Deantoni Parks (collaborateur de Mars Volta, Tom Waits et John Cale, entre autres) et Adam Deitch (50 Cent, Talib Kweli, The Game), ainsi que par les rappeurs anglo ou francophones Invincible, Spleen, et surtout par l’ami Mike Ladd pour une démonstration, osons l’oxymore, de spoken word convaincant. Dans le même genre, collabore également Celena Glenn, slammeuse aperçue quant à elle du côté de Cocorosie. Et comme si cette liste d’invités ne suffisait pas, la coloration rap de l’ensemble est soulignée par le titre ironique du disque.

Mais le hip hop ici n’est quasiment que décorum. Ce sont les pianos et autres claviers (Minimoog, Fender Rhodes) qui défilent et qui filent avant tout sur cet album, qui virevoltent et qui partent dans de longues échappées haletantes, sans pour autant, et c’est le grand mérite de Léo Tardin, verser dans le confort lénifiant du nu-jazz, ni dans toute autre tentative crossover douteuse qui aurait sacrifié tout intérêt à cet enfer pavé de bonnes intentions qu’est l’ouverture d’esprit. L’annonce de ce projet avait beau déborder de gros mots dégoûtants comme « slam », « spoken word », « jazz crossover » ou « rétro-futurisme », finalement, tout cela s’avère fluide et se révèle être plutôt une bonne surprise.

Sylvain Bertot
Showdown
Ride I: The Race
Blue Gold
Hook Introduction
Hook
Ride II: Driftin’
Nikola Tesla
In the Lab
Tempest

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