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White Hinterland – Phylactery Factory

WHITE HINTERLAND – Phylactery Factory
(Dead Oceans / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

WHITE HINTERLAND - Phylactery FactoryQuelques semaines après sa sortie initiale aux Etats-Unis, le premier album de White Hinterland est disponible dans nos contrées. Parler de premier essai est néanmoins partiellement inexact puisque Casey Dienel, l’âme et le cœur de ce projet, a déjà publié en 2006 "Wind-Up Canary" sous son nom. Elle poursuit son parcours musical en approfondissant ce style de pop excentrique, mâtiné de débordements jazzy, le tout porté par une voix proche à la fois de Lisa Germano mais également de Jolie Holland. Cette "usine à phylactères" regorge de trouvailles mélodiques, porteuses de couleurs musicales très lumineuses. Point de guitares dans cet album, mais moult pianos et harmoniums viennent structurer l’espace, orgue et xylophone en renfort, et quelques cordes audacieusement placées rehaussent l’ensemble. Casey Dienel, jouant dans un registre vocal assez lyrique, fait merveille avec ce filet de voix au bord de la fêlure, à l’image de la géniale Frida Hyvönen. Certains morceaux reposent sur une construction rythmique surprenante : "Napoleon at Waterloo" débute par de discrètes strates de piano et d’harmonium, avant qu’un rythme lointain ne vienne troubler la quiétude du morceau, et Casey lance alors ses textes comme on lance un mantra, tandis que les violons et les chœurs d’enfants surgissent pour parachever ce titre d’une grande audace mélodique et instrumentale, transformé sur la fin en gigue endiablée, pas très loin d’un morceau d’Efterklang. Les ballades pianistiques restent le format privilégié de cet opus, mais les instrumentations sont suffisamment intéressantes pour conférer à chaque titre une inépuisable saveur. Ecoutez cette formidable trompette qui illumine "Hung on a Thin Thread", toute en finesse, comme sur le "For No One" des Beatles… "A Beast Washed Ashore", chanson dans laquelle un quatuor à cordes et un piano fantomatique sont les composantes essentielles, aurait pu trouver sa place dans "One Year" de Colin Blunstone. "Lindberghs + Metal Birds", pivot de l’album, reste à mon sens son pinacle, rempli de douces brisures rythmiques, et porté par cette montée irrésistible à l’amorce du refrain. C’est également le titre où la section rythmique est la plus présente et où l’on se rapproche le plus d’une pop-song au sens conventionnel du terme. "Vessels" clôt le périple par un duo guitare acoustique trompette, beaucoup plus étrange que le reste de l’album, marquant également le souci de Casey Dienel d’affirmer que, bien que la beauté mélodique reste l’enjeu majeur dans sa quête artistique, elle n’exclut en rien les moments de tension sonore et d’exploration musicale plus avancée. Et pour nous combler encore davantage, la demoiselle sort ces jours-ci un EP d’inédits, "Luniculaire".

Frédéric Antona

A lire également, sur White Hinterland :
la chronique de « Luniculaire EP » (2008)

The Destruction of the Art Deco House
Dreaming of the Plum Trees
Calliope
Hometown Horray
Lindberghs + Metal Birds
A Beast Washed Ashore
Napoleon at Waterloo
Hung on a Thin Thread
Vessels

 

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