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The Pierces – Thirteen Tales of Love and Revenge

THE PIERCES – Thirteen Tales Of Love And Revenge
(Lizard King Records / Naïve) [site] – acheter ce disque

THE PIERCES - Thirteen Tales Of Love And RevengeJoli packaging cartonné rose, deux beaux brins de fille qui se la jouent femmes fatales, tout ceci ne me dit rien qui vaille. Alors, sur mes gardes, j’enfile mon tablier de plomb antiradiation afin d’appréhender l’objet en toute impartialité. Je ferme les yeux et concentre toute mon attention sur la musique des soeurettes, en quête de la faille. Impartial, on a dit ! En quête tout court donc. J’enchaîne les écoutes pour en arriver à la conclusion récurrente que ce disque est bon, voire très bon. Pourtant, quelque chose me chiffonne : malgré la présence d’ingrédients de valeur, et d’un talent indéniable, je reste sur ma faim. La musique des Pierces vous rentre instantanément dans l’oreille mais ne s’y accroche pas, du moins pas assez à mon goût. Trop proprette, elle manque de cette rugosité qui vous griffe l’esprit jusqu’à faire basculer la douleur en saveur jouissive. Alors, un peu "Boring", on l’écoute, on l’accompagne, on l’aime même – car elle est d’apparence parfaite -, mais on n’y pénètre jamais vraiment. Et tel l’enfant devant le joli fruit qu’il peut regarder mais pas toucher, on se retrouve frustré. Il n’empêche que la balade, aussi distante des guides soit-elle, demeure des plus agréables. D’une seule voix consanguine, Catherine et Alisson, soutenues par leurs propres choeurs fantomatiques, nous content leurs petites histoires dans une atmosphère chimérique emplie de sonorités magiques : glockenspiels, sitar, ukulélé, mélodica, accordéon, harpe, violon, flûte, et percussions de tous bords magnifient les douces mélopées folk construites autour de la guitare (et la mandoline sur le très beau "Three Wishes") de Roger Greenawalt, aussi producteur de l’album. Objectivement, "Thirteen Tales of Love and Revenge" renferme une pléiade de couleurs pop, groovy et jazzy ("Boy in a Rock and Roll Band"), susceptible de fertiliser les sols les plus arides, mais si la forêt qui arbore la pochette demeure paupérisée, c’est sans doute de n’avoir pu toucher que du bout des branches la beauté des jolies Américaines. Au travers le prisme d’une musique outrageusement accessible, les un peu trop froides poupées de porcelaine – et c’est sans doute là le seul reproche que l’on puisse leur formuler – demeurent si bien en retrait que l’on a du mal à se réchauffer à leur musique. Ou alors, serait-ce mon tablier de plomb qui me joue des tours ? Très bon disque néanmoins.

David Vertessen

Secret
Boring
Sticks and Stones
Lights On
Lies
Turn on Billie
Ruin
Three Wishes
The Power of…
Kill! Kill! Kill!
It Was You
Boy in a Rock and Roll Band
Go to Heaven

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