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Reza – Moonless

REZA – Moonless
(French Toast / Anticraft) [site] – acheter ce disque

REZA - MoonlessDans le sillage dessiné et creusé par Giant Sand ou Calexico, qui mettaient en avant une certaine idée du continent américain, des groupes européens tels que Santa Cruz ou Reza contribuent à conforter ces images d’Epinal que représente cette alliance de guitares twangées et de rythmes légèrement mâtinés d’influences latines. Mais, au-delà du style, Reza arrive en 2009 avec un deuxième album (après la sortie de "Broken Kite" en 2007 et de deux EP) subtil et fort. Et Reza a surtout l’intelligence de largement diversifier le propos au cours de son album : si "Why?" ou "Desert Land" (bénéficiant de la présence de H-Burns) nous plongent en effet dans un univers proche du groupe de Joey Burns ou de Smog, "Child" se déroule comme un Belle & Sebastian de la grande époque, et les influences country et country-rock reviennent fréquemment au cours de l’album. "Back Home" s’inscrit dans cette perspective, au croisement de Gram Parsons et de Merle Haggard, telle une chanson solitaire avec pedal-steel et banjo pour seules compagnes. "Boozer’s Talk II", litanie funèbre de l’album, débute par un ensemble à cordes sonnant comme une lente marche vers l’ultime voyage, impression accentuée par le rythme martial instauré par la caisse claire. On est presque déçu à la moitié du morceau lorsque l’on retombe sur des sonorités traditionnelles de l’album, j’aurais, pour ma part, apprécié que cette noirceur effrayante du début du morceau se prolonge, que Reza parte dans un grand morceau sépulcral comme pouvait en signer Leonard Cohen. "Falling From Grace", avec ses intonations à la David-Ivar Herman Düne, et "Grey Window", par ses accents pop, sa guitare lumineuse et son rythme (presque) chaloupé, font sortir l’auditeur de l’état de semi-dépression dans lequel il se trouvait plongé. On espère l’éclaircie pour quitter l’album sur une note plus légère, mais Reza assène le coup de grâce avec "Waiting", qui s’annonce comme une country-song traditionnelle et presque ensoleillée, jusqu’à ce qu’un larsen métallique et urbain vienne doucement mais sûrement perturber la progression de la chanson, rendant le résultat assez dérangeant. Comme pour rappeler la nuit sans lune dans laquelle baignent toutes les chansons de l’album.

Frédéric Antona

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Why?
Child
Rain
Desert Land
The Letter
Falling From Grace
Back Home
Boozer’s Talk II
Grey Window
Waiting

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