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MGMT – Congratulations

MGMT – Congratulations
(Columbia / Sony BMG) [site] – acheter ce disque

MGMT - CongratulationsAu départ, on se dit que "Congratulations" permettra au moins de se familiariser avec le merveilleux franglais "leaké" (euh, coulé ?) très prisés chez les critiques rock freelance (euh, libres de la lance en pierre
?). C’est en effet à cause d’une fuite sur les sites de partage que MGMT a mis en écoute son deuxième album sur page MySpace (euh, mon espace ?) et tutti quanti. Alors, Hosannah ou Bérézina ? Louvoyons. D’abord, soulagement, aucun cadre UMP ne s’amusera à piocher ici un hymne fédérateur en vue d’un meeting (euh, rencontre ?). On pourrait d’ailleurs envisager l’hypothèse d’un agent provocateur qui aurait balancé les bandes afin d’entretenir un buzz (euh, ramdam ?) autrement plus difficile à installer sur la foi du seul disque peut-être plus incongru qu’il n’est audacieux. Après le multi-platiné "Oracular Spectacular", "Congratulations" est une anomalie spatio-temporelle produite par Sonic Boom et mixée par Dave Fridmann, deux fleurons du psychédélisme contemporain. Le mot est lâché, mais dans ce genre encore pratiqué à l’excès, MGMT n’a ni le mysticisme new-age (euh, nouvel âge ?) de Mercury Rev, ni l’hystérie transformiste d’un Of Montreal, ni l’âpreté tordue des Flaming Lips, ni la folie grinçante d’un Brian Jonestown Massacre, et il n’a non plus rien à voir avec le sabbat velvetien (euh, velouté ?) des Black Angels. Le psychédélisme de MGMT n’est donc ni noir, ni cosmique, ni malade, ni combatif ; il est essentiellement patrimonial, et l’humour marqué du disque cache mal une nostalgie d’un Eden seventies (euh, soixante-dix ?) fait de drogues douces et de filles à fleurs. D’où, à son plus bas, le terrible contresens "Siberian Breaks", faux morceau de bravoure et odyssée sans oracle dont les 12 minutes de medley "Summer of Love" (euh, été pop-pourri de l’amour ?) n’enregistrent aucune progression. On reste également dubitatif devant "Lady Dada’s Nightmare", qui "Breathe" (euh, respire ?) son Pink Floyd avec un peu trop d’Air. Mais hormis ces deux faux pas, l’album prend de l’ampleur à chaque écoute tel ce "Flash Delirium" qui commence électro-glam (euh, paillette électrique ?) pour finir dans un chaos vrombissant de choeurs. On appréciera surtout deux exercices d’admiration : le barrettien "Song for Dan Treacy" logiquement dédié au leader (euh, dirigeant ?) des TV Personalities, fameux pour son "I Know Where Syd Barrett Lives", et "Brian Eno", beau comme un camion à moteur Buzzocks sous carrosserie Zombies, pour ne rien dire de son texte hilarant mi-lard, mi-cochon. "Alors, c’est dit, méchant chroniqueur jamais content, "Congratulations" est un bon disque ?". Hum, dernières hésitations et rongements d’ongles : plaisant dans le genre gratuit, quelque part, entre appartement-témoin post-swingin’ London (euh, Londres qui balance ?) et psychédélisme de cartoon (euh, coontreplaqué ?), comme si les deux éphèbes surf de la pochette d’"Oracular Spectacular" s’étaient transformés en avatars de Tom et Jerry sous LSD (le visuel discutable de ces "Congratulations" : euh, condoléances ?). Allez, pas vilain.

Christophe Despaux

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A lire également, sur MGMT :
la chronique de « Oracular Spectacular » (2008)

It’s Working
Song For Dean Tracey
Someone’s Missing
Flash Delirium
I Found A Whistle
Siberian Breaks
Brian Eno
Lady Dada’s Nightmare
Congratulations

 

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