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Tender Forever – No Snare

TENDER FOREVER – No Snare
(Vicious Circle / Discograph) [site] – acheter ce disque

TENDER FOREVER - No SnareContent de voir que le conte de fée se poursuit pour Tender Forever, quatre années après son premier coup d’éclat « The Soft and the Hardcore ». Des débuts pas vraiment calculés qui la propulsèrent dans la famille K Records, puis sur les routes aux côtés de son nouveau mentor Calvin Johnson. Là était sans doute le destin de la petite Bordelaise (un destin à faire blêmir de jalousie tous les artistes en herbe qui bidouillent dans leur chambre sur un ordinateur portable), certes, et elle aura su tirer parti de son exil américain en cultivant sa personnalité : pas de complexe, pas d’auto-apitoiement, je fais ce qu’il me plaît. Et c’est exactement cet état d’esprit qui se retrouve sur « No Snare » (aucun piège) qui aurait très bien pu s’appeler « No lies ». Car Mélanie Valera ne ment pas, ni avec elle-même ni avec nous. Elle est entière, sincère, dévorée de musique, portée par un besoin irrépressible de se donner à fond et de livrer les méandres de son cœur à travers des chroniques musicales jamais mièvres ni impudiques. Cette justesse, on la doit beaucoup à cette voix qui chante avec ses tripes, fanfaronne ou implorante, infiniment musicale, « soul » à sa manière. Une voix qui porte à elle seule tout l’édifice de ce disque qu’elle aurait pu interpréter a capella avec trois percus (rappelons que Mélanie faisait des reprises Rythm’n’Blues dans les rues de Bordeaux à ses débuts, CQFD). Les mélodies aussi font mouche, équilibristes précaires mais opiniâtres, entêtantes aussi, au point de transformer chaque titre en hymne de poche à la gloire de l’être aimé.

Côté production, fini le son lo-fi du premier album. Les textures se sont densifiées et enrichies même si la chanteuse, seule sur scène, utilise toujours un arsenal restreint pour mitonner sa petite cuisine (des laptops, quelques beats, un synthé, une guitare par-ci par-là). Structure souple carburant à l’énergie, Tender Forever est un feu follet qui prend un malin plaisir à allumer des feux de Bengale dans votre cervelle. Moins Riot Girl que lutin espiègle, elle pile haut la main les divas ampoulées de CocoRosie, ridiculise les utopies féministes d’Electrelane ou des Lesbians on Ecstasy, renvoie à leurs sex-toys ces peines-à-jouir de The Organ, préférant aller danser sur le volcan avec Beth Ditto, autre énergumène infatigable. Respect !

Luc Taramini

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A lire également, sur Tender Forever :
l’interview (2006)
la chronique de « The Soft and the Hardcore » (2006)

Got To Let Go
Like the Snare That’s Gone
Only the Sounds You Made
Nothing at All
But the Shape Is Wide
Nowhere Good Enough
Unfortunate Friends
When I’m in the Dark and You Take the Light

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