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Six Organs Of Admittance – Ascent

Six Organs Of Admittance - Ascent

Disons-le tout net, on avait un peu peur de cet album enregistré avec Comets On Fire, un peu peur que la comète de 2012 dévaste tout sur son passage (précision : on aime Ben Chasny DANS Comets on Fire). Rassurons nous : « Ascent » est bel et bien un album de Six Organs Of Admittance AVEC Comets on Fire en backing band. Pas d’accouchement monstrueux donc si ce n’est, peut-être, le premier titre, assez surprenant. Dès l’intro, la guitare tonitruante de « Waswasa » nous fait presque craindre un virage dangereux à la Metallica. Nous sommes quasiment en terre hardrock avec une grosse basse vrombissante.

J’attendais presque un album lourd, caoutchouteux, plein de matière mais « Ascent » est plutôt léger dans son architecture, avec chaque instrument bien distinct. Hardos vraiment. Soli à rallonge, gros riff et tout. Si ce n’est quelques chœurs sombres genre messe noire et quelques volutes de guitares dans le fond d’esprit indien, on est proche des flingues et des roses. « Close to the Sky » laisse tomber le riff à fond les manettes (ouf, on reprend son souffle) pour un esprit sixties (voix légère en réverb, cloches…) et un solo long comme un jour sans pain, granuleux, cuivré, éclatant et riche comme sait en pondre Chasny. Faut-il y voir, une réaction à « Shelter from the Ash », où on restait un peu sur notre faim question soli ?

« They Called You Near » est typique aussi de Six Organs pour ceux qui aiment le ragga folk à la sauce dark : entre incantations shamaniques (le gars est fan de Bachelard) au fond de la grotte et entrelacs de guitare folk devant le Gange.

« Solar Ascent » est de la trempe récente, c’est-à-dire apaisée. De l’ambient guitar bordée de hululements humains visant à emmener un solo de guitare sur des vents solaires doux et légers. Idéal, paradoxalement, pour un coucher de soleil.

Le temps de retourner la face B (Bscent) et on se trouve en terre connue : « One Thousand Birds », morceau énorme qui fermait délicieusement l’album « Dark Noontide ». On s’en rappelle : guitare indienne et cloche  (Led Zep 3 dans le rétroviseur) quand après une minute quarante-cinq éclatait un solo de fuzz d’anthologie dont on ne s’est toujours pas remis (ainsi que de l’intervention potache de l’orgue jouet dans ce moment de beauté éternelle). Évidemment, la relecture du morceau aujourd’hui s’en trouve presque groovy, la faute à la basse, anecdotique. J’ai encore en tête leur version en concert avec Elisa Ambrogio des Magic Markers et Alex Neilson de Trembling Bells, dans ce qui reste pour moi, l’incarnation scénique de six Organs la plus fabuleuse… Difficile donc à égaler.

« Your Ghost » relève de l’héritage bénéfique d’Elisa Ambrogio sur le songwriting de Six Organs  (simplicité, beauté, légèreté), preuve que Ben Chasny n’est pas qu’un branleur de manche et un suiveur de John Fahey. On ne saurait d’ailleurs que trop conseiller leur album à quatre mains, « 200 years« .

« Even If You Knew » est le morceau le plus dangereux du disque, peut être le seul témoin de la fusion réelle (possible ? souhaitable ?) de Six Organs et Comets. Basse grave, buzz des guitares, fuzz, wah wah : le rock psychédélique n’est pas mort dans les 70ies, il est bien vivant et on ne peut plus actuel en 2012. D’ailleurs, peut-on souhaiter entendre des soli de guitare en 2012 hormis ceux de Chasny ? Des guitares comme des réacteurs d’avions et la puissance du souffle (de Dieu en sus) gravé à la fin du titre.

Atterrissage en douceur avec « Visions (from Io) ». A moins qu’on ait été propulsé bien loin, sur un satellite de Jupiter, lieu idéal pour rêver de sa moitié. « It’s a dream that keeps me breathing. Do you need a dream that keeps you breathing too ? » Sûr que cette chanson va me faire rêver longtemps et que cet album est bien parti pour être un des musts de 2012.

Dans les plus de cet album, on aime aussi la playlist imprimée sur du papier listing.

Merde me revoilà atteint d’une SOOAite aigue avec cet album, nouvelle incarnation de ce groupe en perpétuel changement, qui se bonifie au fil des écoutes… D’ici peu, je vais vouloir à nouveau commander le DVD porno gay, « The Drifter« , pour lequel Chasny a fait la Bande (sans jeu de mot) Originale. Une autre façon d’aimer les barbus en chemises à carreaux et les six organes…

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