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Cheek Mountain Thief – Cheek Mountain Thief

Cheek Mountain Thief - Cheek Mountain Thief

Mike Lindsay, leader du groupe folk britannique Tuung, nous transporte en Islande avec “Cheek Mountain”, album naïf et extatique. Cet insulaire nous emmène là où il a décidé de s’installer pour quelques temps. Il expérimente donc avec la chorale locale et les instruments traditionnels. Le premier titre nous fraie un chemin pour entrer dans la ville islandaise d’Husavik. Entre violons et cuivres, des chœurs masculins nous encouragent à poser bagages et à construire notre propre cabane à Cheek Mountain. La fatigue se fait sentir, les paysages ont fini de défiler et de nous étourdir. On attend déjà avec impatience l’apaisement des lueurs matinales. On ne peut que se donner la peine de poursuivre cette aventure orchestrale, en repensant à la présence de Fleet Foxes et la fantaisie sonore de Sufjan Stevens. En se dirigeant vers le lac plus proche, le chanteur dévoile encore plus son jeu et celui de ses démons (« Showdown »). Sa voix assurée perd alors pied dans un réel déchirement. Il ne tarde pas à faire exprimer les émotions que l’on peut ressentir quand la neige commence tout juste à fondre. Quand on a traversé la rudesse d’un hiver et ces cycles quotidiens, c’est un instant de bonheur que l’on a envie de partager avec les personnes qui nous sont proches (« Spirit Fight »). C’est un élan du cœur (« Strain ») qui l’a décidé à rejoindre cette communauté de pêcheurs, située au nord-est du pays. Et comme dans tant d’autres, on se retrouve bien souvent livré à soi-même. Les ressentis avec l’extérieur et les intérieurs en deviennent multiples, troublants. Cette nature se veut paisible, vulnérable, mais aussi en perpétuel mouvement, prête à échauffer les esprits (« There’s a line »). Avancer et résister, des mots d’ordre qui alternent en rythme (« Attack »).  Entre les membres du groupe, des murmures, des gloussements peuvent partir d’un rien. Qu’ils restent conscients, heureux de cette tempérance à l’état pur (« Nothing »). Toute promesse nécessite un peu d’obscurité, de recoins secrets avant d’éclater au grand jour (« Darkness »). Une expérience musicale en marge, emplie de sagesse, dont le mix final a été confié à Sin Fang et Mugison. Vous aurez sûrement envie de vous laisser pousser la barbe, d’apprendre le glockenspiel et d’intégrer un brass band. 

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