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Wilfried* – Interview

Sorti il y a plus d’un mois, « Matrice » est assurément l’un des albums qui marquera cette année 2013. Rencontre avec son artisan inspiré, Wilfried*.

 Wilfried*

Quelle est l’origine de « Matrice »?
Je fais de la musique depuis longtemps, depuis les années 90. Tous les 5 ans à peu près je fais un album. Le dernier est paru en 2008, c’était aussi une sorte de concept album, sur la traversée du miroir en quelque sorte, et sur la pop en chambre. C’était un exercice de style autour de la pop, un album ambitieux mais enregistré en home studio. Je ne fais pas de la musique de manière très professionnelle, c’est un peu une activité de dilettante, donc les chansons arrivent, ça vient ou pas, je ne force pas… Ces chansons elles sont juste arrivées, il n’y a pas eu de naissance, de projet d’album, ça s’est fait progressivement sur 3 ans.

Donc l’album a pris cette forme petit à petit ?
Au bout d’un moment je me suis rendu compte qu’il y avait des choses qui étaient récurrentes, je faisais de la musique chez moi sans vraiment espérer sortir un disque, enfin sans y penser en fait. Je faisais de la musique, comme dirait Jack London, « sans espoir ni désespoir », c’est-à-dire que j’avais juste envie de faire et d’enregistrer des chansons, assez librement sans me soucier des formats, sans a priori sur ce que ça devrait être, en expérimentant. Je compose en marchant dans la rue, j’ai les mélodies qui viennent, je m’enregistre sur mon téléphone, et après j’arrange ces mélodies et ces textes.

Le chant vient en premier ou non ?
Oui voilà, une mélodie et un texte. Un début de chanson, puis après je poursuis, je retravaille, j’arrange, je retrouve les accords, je réfléchis à ce qui pourrait le mieux coller avec le morceau. Du coup chaque chanson a un petit peu son identité sonore, j’aime bien l’idée qu’il n’y a pas une unité de ton et que chaque arrangement soit cohérent avec les paroles de la chanson. Au bout d’un moment je me suis rendu compte qu’il y avait une récurrence des figures féminines dans ces chansons. Et puis il y avait ce morceau, « Matrice », qui me semblait assez central, et voilà ça s’est appelé comme ça. Au bout d’un moment, je n’arrivais plus à avancer, je n’arrivais pas à finir les morceaux, donc je me suis donné une sorte de deadline mensuelle, c’est-à-dire que pendant neuf mois, je me suis obligé à finir les morceaux qui étaient en chantier.

Ce qui a également permis de développer ce thème de la matrice autour de la gestation de l’album, non ?
Effectivement je me suis dit « Ça va s’appeler Matrice, j’ai 4-5 chansons non finies, il faut que je m’oblige à finir un morceau par mois. Enfin deux morceaux, un morceau en anglais et un morceau en français. » Les morceaux en anglais étaient vraiment bien avancés, les morceaux en français étaient en chantier, ça m’a forcé à les finir. J’aimais bien cette idée d’une deadline qui soit aussi une naissance. Et ça me permettait d’avoir des retours immédiats sur une musique que je ne destinais pas forcément à sortir en disque.

L’identité visuelle de l’album renforce aussi cette thématique de la matrice. A quel moment de la conception cet aspect visuel est-il intervenu ?
Je savais déjà que la pochette serait un cercle… J’admirais beaucoup le travail de l’artiste Félicie d’Estienne d’Orves, elle fait des sortes de gongs, des visuels qui vibrent. Ce sont des images qui ont une profondeur, une intensité, et qui à l’écran fonctionnent vraiment bien. Donc je l’ai contactée pour lui demander si je pouvais utiliser un de ses visuels en fait. Et elle a été très sympa, elle nous a donné deux visuels, le bleu et le rouge pour Patrice. Ce sont des cercles de lumière, qui irradient, qui vibrent.

Wilfried*

L’album développe donc toute une symbolique autour de l’accouchement, dans les paroles aussi. Dans le texte du « Tonnerre, intellect parfait » à la fin, on entend « C’est moi l’énoncé de mon nom » et on a vraiment le sentiment que la chanson accouche d’elle-même.
Il y a une dimension performative dans certaines des chansons, le « Tonnerre » par exemple, c’est un texte gnostique du début de l’ère chrétienne, ça doit dater du 1er siècle après Jésus-Christ. Et effectivement j’aime beaucoup cette phrase qui est à la fois l’objet et le sujet de l’énonciation. Je ne sais pas si ça représente l’album ou si l’album a été fait comme ça, mais oui il y a plusieurs moments un peu performatifs, notamment « La Revenante » qui est une chanson qui parle d’elle-même, qui est aussi à la fois le sujet et l’objet de la chanson.

Quand tu retravailles tes premiers jets, comment complexifies-tu l’ensemble ? Les mélodies font penser à des ritournelles, des comptines, mais dérivent petit à petit vers quelque chose de plus profond.
Comme je disais toute à l’heure, chaque chanson a son identité sonore. Par exemple, « La Revenante », il fallait quelque chose d’assez vide et d’assez froid, d’assez synthétique, et surtout j’aime beaucoup les musiques un peu vides en fait. J’aime bien Daft Punk,  parce que ce sont des chansons, des musiques dans lesquelles ont peut rentrer. Elles sont vides, donc elles sont aussi des réceptacles, elles sont accueillantes. Pour « La Revenante », il y avait un peu cette idée là de faire une musique avec des presets, sans chercher la matière, la texture, sans expérimenter, mais en utilisant des sons très identifiables. Et donc le développement de chaque morceau, les arrangements, la production, se sont constitués à partir de cette mélodie initiale et en fonction des paroles. Pour la chanson avec Chloé Delaume, « Dexterine », elle voulait quelque chose d’un peu « anthologique », c’est-à-dire qui soit un peu fantômatique, un peu nostalgique, donc il y a ces sons qui rappellent ce que pouvait faire Delia Derbyshire, tous ces gens qui bossaient à la BBC dans les studios, qui faisaient de la création radiophonique, de l’illustration sonore dans les années 60…

Il y a pas mal de bidouillages.
Oui voilà, avec beaucoup d’effets sur les voix. Du coup, ça crée un côté anglais un peu, en tout cas c’était mon intention, de donner cette teinte psychédélique anglaise, un peu vintage. Parce que ça parle d’Alice au Pays des Merveilles aussi, avec cette touche électronique ancienne.

Il y a aussi quelque chose qui fait penser à la musique médiévale, dans le chant notamment.
Je n’écoute pas de chants médiévaux à vrai dire, mais par contre je suis un grand lecteur de Chrétien de Troyes. Tout ce qui est littérature de chevalerie, la quête du Graal tout ça, ce sont effectivement des choses qui m’ont beaucoup marqué. Et j’aime plein de musiciens qui sont inspirés par la musique médiévale, comme ARLT ou Eloïse Decazes, qui a son album de reprises de chansons médiévales avec Eric Chenaux. Eloïse notamment devait chanter la chanson « La langue des oiseaux », c’est pour ça qu’elle est citée au début et à la fin. Finalement ça ne s’est pas fait, mais en tout cas « La langue des oiseaux » c’est une comptine, une variation autour d’ « Au Clair de la Lune », et il y a cette dimension médiévale, parce que c’est un jeu sur la répétition, sur la variation ; les chansons médiévales jouent aussi beaucoup là-dessus. Ça crée une sorte d’hypnose…

Ce côté comptine, ça rend les chansons familières, mais c’est aussi toujours un peu étrange, un peu twisté. On peut penser peut-être au concept freudien d’ « Inquiétante Etrangeté », l’album a ce côté à la fois rassurant et perturbant.
Oui oui, c’est l’ « Unheimlich » chez Freud. C’est un disque sur l’ambivalence. La chanson « Le Tonnerre, intellect parfait », elle est aussi représentative du projet de ce disque, à savoir que chaque chose a deux revers. « Je suis sotte et je suis sage », « Je suis compatissante et je suis impitoyable »… C’est en tout cas comme ça que j’avais envie de parler de mes expériences, de l’expérience amoureuse, de la vie en société. Effectivement il y a des gens qui sont là, qui sont plein de sollicitude, mais qui peuvent avoir des doubles mauvais, des démons. Moi-même, je suis double. Il y a un côté ange et démon, un balancement entre un pôle positif et un pôle négatif, qui sont parfois réversibles aussi.

« Le Tonnerre, intellect parfait » est donc un texte gnostique, d’où vient cet intérêt pour le gnosticisme ?
Ça fait longtemps que je lis les gnostiques en fait. Je lisais beaucoup Philip K. Dick quand j’étais plus jeune, et c’est lui qui m’a ouvert à ces auteurs, et plus tard, j’y suis revenu, en lisant les textes sur la pop de Pacôme Thiellement. En fait j’aime bien leur vision d’un monde qui serait construit, imaginé par un mauvais dieu, enfin un dieu maladroit, un démiurge qui est finalement très faillible, et qui est assez mauvais. Et l’idée que chacun a en lui une étincelle, quelque chose de l’ordre du divin, et qu’on peut retrouver cette étincelle, qu’on peut retrouver une nature enfouie, essentielle, lointaine, primordiale… C’est par le langage, par l’initiation de connaissances, la gnose donc, qu’on peut faire ça. Ça passe par un décryptage du langage quotidien, et mes chansons parlent de ça, elles sont à décrypter : « La Revenante » c’est une chanson performative ; « La langue des oiseaux », c’est « Au clair de la Lune », comme exemple littéral de chanson à tiroirs, contenant des sens cachés. « Au clair de la lune » est un exemple fréquemment cité quand on parle de la langue des oiseaux comme langue secrète, cryptographique, utilisée par les alchimistes : « Au clair de la lune » peut aussi signifier « Ô clerc de la lune », et le clerc, c’est le messager de l’ombre, habillé en noir. « Ma chandelle est morte », c’est « Mâche chant d’ailes, et mots heurte », parce que la langue des oiseaux vise à briser la structure des mots pour en faire ressortir le sens phonétique.

Wilfried*

Il y a quelque chose qui relève d’une philosophie positiviste dans les paroles. Mon camarade qui a chroniqué l’album est parti sur une analyse situationniste, quant à moi je trouve qu’il y a des aspects qui rappellent fortement la pensée alternative des années 60. Comme une volonté de réinventer le monde.
Ouais enfin moi je suis assez mystique, je commence à voir des signes partout, j’ai envie de partager ces expériences qui sont aussi dans des choses très banales, très quotidiennes, et j’ai l’impression qu’il y a des choses très belles, très poétiques, possiblement métaphysiques…Il y a une envie de réenchanter le monde, oui.

C’est aussi politique comme programme au final : on remet tout à plat en regardant les choses différemment et on repart. Comme dans « L’An 01 » de Gébé par exemple.
J’aime beaucoup oui, je suis très fan de Gébé, de « L’An 01 », cette idée de faire un pas de côté, on arrête tout on réfléchit, évidemment c’est important pour moi. Finalement les gnostiques ne sont pas si loin de tout ça, ce sont des révolutionnaires en quelque sorte, et aussi des gens poursuivis, martyrisés et éradiqués. C’est aussi l’idée d’une communauté à recréer. Ou pas. Ou d’une individualité et d’une subjectivité à restaurer, d’un point de vue sur le monde… En tout cas, de faire des choses en politique, de faire des chansons métaphysiques, et pourquoi pas de dire que s’il y a quelque chose en soi, s’il y a une sorte de fou qui a envie de s’exprimer, et bien laissons-le s’exprimer. Utilisons l’art pour exprimer toutes ces idées qui sont un peu folles.

Les gens avec qui tu collabores sont aussi dans cet esprit-là. Comment ça s’est passé la rencontre avec Chloé Delaume ?
En fait on se connaît depuis assez longtemps avec Chloé et elle aimait bien ce que je faisais comme musique, c’est elle qui m’a proposé cette chanson, parce qu’elle savait que j’aimais beaucoup Lewis Caroll, et elle aimait bien aussi la dimension imagée, un peu cinématographique de ma musique. C’est comme ça qu’elle l’a formulé. Elle m’a proposé cette chanson et j’ai dit ok. J’ai fait deux versions, une première version très électronique qui n’allait pas trop, un peu à la Broadcast. Enfin en toute modestie, sans comparaison aucune, je suis très fan de Broadcast, donc j’avais envie de faire un truc un peu comme ça. Et puis finalement j’ai fait une deuxième version, plus pop, et ça lui a plu. C’est une chanson que j’avais beaucoup de mal à assumer au début, je la trouve très violente, je n’étais pas sûr de vouloir la voir figurer sur le disque, j’ai eu un peu de mal psychologiquement à accepter cette chanson. Finalement j’ai pris mes distances avec, et je trouve qu’elle a sa place en tant que chanson qui parle d’une relation entre un frère et une sœur, c’est le moment dans l’album où apparaît la figure de la sœur. Bon c’est une figure dévorante mais elle a sa place, elle s’intègre bien thématiquement, même si elle est assez différente en termes d’arrangements.

Et elle se glisse entre « La langue des oiseaux » et « La Revenante », deux morceaux qui se font écho l’un l’autre.
Je suis content que « La Revenante » arrive juste après parce qu’il y a un truc très morbide dans « Dexterine », et là il y a une sorte de renaissance qui désamorce le côté morbide.

La deuxième invitée, c’est la comédienne Anne Steffens, qui lit le texte du « Tonnerre, intellect parfait ». Comment lui as-tu proposé de participer à l’album ?
Anne je la connais depuis très longtemps, c’est une amie, elle est comédienne, c’est aussi une voix radiophonique, elle lit des textes pour France Culture… J’aime beaucoup sa voix, elle est un peu grave mais en même temps pleine de sensibilité, de douceur. Et par ailleurs elle est très ambivalente elle-même, donc j’aimais bien l’idée de lui faire chanter ça. Je pense qu’elle ne m’en voudra pas si je dis qu’elle est un peu mystique aussi, donc voilà, certains traits de son caractère faisaient que c’était l’interprète idéale pour cette chanson, et c’est vraiment important d’attribuer des fonctions à des gens à partir de ce qu’ils sont dans la vie. Je n’aurais pas fait un casting pour cette voix.

Est-ce que tu peux me dire comment a été fait le clip de « Matrice » ?
C’est Baptiste Biaggi, mon manager, qui fait plein de choses et qui est très talentueux, qui a voulu faire un clip sur cette chanson. Il a appris à se servir des logiciels en même temps qu’il réalisait le clip, ce qui fait qu’au début, c’est assez simple, et ça augmente en complexité au fur et à mesure du clip. Et en même temps ça colle parfaitement à cette idée d’une sorte de tunnel, d’avancée un peu fatale… Il y a une notion d’écoulement un peu dans cette chanson, « Que fais-tu dans mon lit ? Je m’y baigne » : dans ma tête quand j’ai trouvé ce passage d’une phrase à une autre c’est parce que je pensais au lit de la rivière. Donc il y a aussi un mouvement un peu fatal, dans le sens qu’on part d’un endroit, on part d’une source et on arrive vers l’océan. L’eau est aussi présente dans le disque de cette manière, comme un flux qui ne s’interrompt pas. Comme un début et une fin, c’est-à-dire l’océan comme le « sentiment océanique » pour reprendre un autre terme dont Freud a parlé, c’est-à-dire la fin de tout, mais aussi la nostalgie de ce bain dans lequel on était enfant. L’idée d’une fusion des individus entre eux dans une grande conscience collective qui serait ce sentiment océanique, qui est également un sentiment religieux, c’est aussi dans le disque.

Wilfried* – Matrice from Clapping Music on Vimeo.

J’aimerais qu’on parle un peu du dispositif scénique qui a été mis en place pour le concert à Mains d’Œuvres en octobre dernier. D’où vient cette idée de placer le public au centre, de créer cette scénographie fermée ?
C’est une idée que j’ai eue il y a deux ans, on avait fait une préfiguration à Mains d’Œuvres, au Mo’Fo, où on jouait entre chaque groupe qui passait sur la grande scène, on faisait des petits concerts de 15 mins devant 20-25 personnes dans la salle de danse. Comme j’étais en train de composer ces morceaux, je voulais qu’il y ait un dispositif mis en place pour que les gens soient un peu obligés d’écouter. En tout cas on retrouve une attention qu’on peut perdre un peu pendant un concert normal, on a tendance à aller au bar, à parler, et finalement on a perdu un peu de vue l’écoute, on est moins attentif. C’est pour ça que je fais des longs morceaux, parce qu’on a tendance à être distrait par plein de choses. Donc il y avait cette volonté de permettre une concentration, une attention, suffisamment longtemps pour vivre une expérience orale, où les gens seraient entourés par la musique, par l’image, une expérience assez totale, un peu synesthésique, en rapport avec la musique. Et les gens ont bien aimé, ils ont apprécié cette possibilité qu’on leur offrait d’être attentifs à nouveau.

Tu penses reproduire ce genre de dispositif sur d’autres concerts de la tournée ?
On va alterner, ça va dépendre des propositions, mais à mon avis on jouera le plus souvent à quatre sur scène, comme tout le monde. Et puis on essaiera de faire des événements ponctuels dans des salles qui accepteront…

Peut-être que ça se prête aussi à des espaces différents, comme des galeries par exemple.
Effectivement on aimerait bien toucher un public un peu différent, présenter ça comme un dispositif, comme une sorte de performance. J’aime bien l’art contemporain, j’aime bien l’image, j’avais envie d’aller chercher les gens là-bas, sur leur propre terrain. Et puis je pense qu’on aura peut-être plus de possibilités et de facilités financières dans ces lieux-là que dans une salle de concert, parce que ça coûte un peu plus cher qu’un concert normal. On a une installation qui est pérenne, il nous manque un vidéo projecteur, quelques trucs, on n’a pas de sono non plus, on est obligés de dépendre des lieux qui nous accueillent, mais on a quand même toute la structure, tout ce qui est visuels, lumières, on peut le transporter.

Et pour terminer je voudrais parler de l’Autre de « Matrice » qui est « Patrice » (pendant anglophone disponible uniquement via un code de téléchargement).
J’aimais bien l’idée qu’il y ait un côté féminin et un côté masculin, que ce soit le petit frère de « Matrice ». C’est le petit garçon, quoi. Ce sont aussi des chansons sentimentales, mais elles ont été moins produites, elles sont moins ambitieuses, elles ont été faites sur un laps de temps un peu plus long aussi, certaines sont assez anciennes. C’est un bonus, je suis content d’offrir ces chansons parce qu’il y en a que j’aime beaucoup, et voilà, c’est un cadeau. Mais effectivement « Matrice » est plus important pour moi, j’ai plus travaillé dessus, il est plus ambitieux. « Patrice » peut aussi apporter un regard différent sur « Matrice », il n’est pas anecdotique, c’est aussi l’autre face de « Matrice ».

Wilfried*

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